Le chiffre paraît immense : 8000% de taux d´inflation et ramène à l’esprit des images connues en Europe plutôt durant la crise des années 30 ou à l´après deuxième guerre mondiale. C´est pourtant ce qu´affronte actuellement, au dernier relevé de septembre, le Zimbabwe pays d´Afrique Australe et ses 11 millions d´habitants. Et c´est en même temps le triste record du monde établi par ce pays pauvre : le virus du sida économique » qualifie même le gouverneur de la Banque centrale zimbabwéenne, cité par l´AFP. Et c´est en prime un simple chiffre « officiel », que les experts internationaux estiment beaucoup plus haut dans l´économie réelle.
Les mêmes experts y voient un « naufrage », voire une « dévastation sociale et économique » (dixit l´ONU), qui prend sa source dans une situation politique très instable depuis le début des années 2000, doublée par une dette extérieure colossale. « Le chômage toucherait 70% de la population active. L´inflation, qui avait atteint 700% en glissement annuel fin 2003, a été réduite à 132,7 % fin 2004 avant de rebondir à près de 1200% en 2006 (en glissement annuel) », recadre le Quai d´Orsay.
Les prêts d´urgence du FMI (Fonds Monétaire International) et divers délais accordés n´y font rien pour l´heure : ce que va devoir gérer son tout nouveau président français, Dominique Strauss-Kahn. Suspendu du FMI en 2004, le pays avait été réintégré en 2005, et semble à nouveau sur la voie de difficultés pour des questions d´arrières non réglés. Ces nouveaux chiffres tombent alors que se pose toujours la question de l´effacement de la dette des pays africains les plus pauvres, et que la Chine pousse de son côté pour des aides économiques sur ce continent.
La rédaction