Crash d’un avion civil russe le 31 octobre dans le désert du Sinaï, attentats meurtriers en Turquie (28 octobre) et en France (le 13 novembre), prise d’otages sanglante à Bamako le 20 novembre -exactement une semaine après- sous la forme de l’attaque d’un hôtel du centre de la capitale malienne où résidaient de nombreux expatriés étrangers, « lock-out » inédit d’une capitale européenne –Bruxelles- face au risque d’attentats… Liées à l’intensification des frappes occidentales et des pays du Golfe en Syrie (où la Russie intervient également) et en Irak la menace terroriste -en l’occurrence de l’Etat islamique (EI)– n’a jamais été à un niveau aussi fort et international depuis les attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis, avec un impact important sur la vie économique.
Fait rare, le Département d’Etat américain a lancé, le 23 novembre, une alerte mondiale aux ressortissants américains en raison de l’augmentation des «menaces terroristes», expliquant que des informations laissent penser que «l’EI, Al-Qaïda, Boko Haram et d’autres groupes terroristes continuent de planifier des attaques terroristes dans de multiples régions» et rappellant les attentats perpétrés cette année «en France, au Nigeria, au Danemark, en Turquie et au Mali». Citant notamment les membres de « l’EI/Daech » en Syrie et en Irak qui reviennent dans leur pays d’origine, le communiqué précise que leurs cibles sont « des évènements sportifs, des théâtres, des marchés en plein air ou des services aériens».
La France elle est en « état d’urgence » depuis les attentats de Paris, situation qui doit perdurer jusqu’à la mi-janvier 2016 puisque ce régime d’exception a été prolongé de trois mois par le Parlement. Les voyageurs d’affaires doivent plus que jamais s’adapter aux nouvelles contraintes sécuritaires pour entreprendre un déplacement. Ils doivent aussi se munir de leurs passeports y compris pour un déplacement à l’intérieur de l’Espace Shengen*, la France ayant rétabli les contrôles d’identité systématiques à ses frontières, quels que soient les points de passage (routiers, ferroviaires, aériens, etc.). S’il est recommander à chacun de vérifier auprès des organisateurs que les événements auxquels il doit se rendre sont maintenus, seules les manifestations en extérieures ont été interdites pour la COP 21**.
Avant de se rendre à l’étranger, la consultation de la rubrique « Conseils aux voyageurs » du site du ministère des Affaires étrangères et du développement international (www.diplomatie.gouv.fr/) est plus que jamais recommandée, notamment les rubriques « sécurité » des fiches pays. La page d’accueil des « Conseils aux voyageurs » du Quai d’Orsay, bouleversée au lendemain des attentats parisiens, y consacrait plusieurs « alertes » le 24 novembre : « contrôle renforcé aux frontières », « sécurité au Sahel », « sécurité des Français à l’étranger ». Dans les informations de « dernières minutes », un point d’information datant du 22 novembre, donne tous les détails utiles sur la situation en Belgique , avec un renvoie au site d’information du Centre de crise belge.
Outre-Quiévrain, se prépare la sortie de la situation de « lock-out » dans laquelle la région bruxelloise -où sont également basés les services de la Commissions européenne et de nombreux sièges et délégations européens d’institutions internationales-, est plongée depuis le 21 novembre en raison des menaces d’attentats. Sur le site du Centre de crise belge (www.centredecrise.be), il est précisé que suite à la réunion du Conseil national de sécurité, « il a été décidé de maintenir les mesures de sécurité jusqu’au lundi 30 novembre inclus ». Autrement dit la Région de Bruxelles Capitale, qui est composée de quelque 19 communes, restera jusqu’à cette date au « niveau 4 de la menace », le reste du pays étant au niveau 3.
Dans la région capitale, la vie devrait toutefois reprendre progressivement un semblant de normalité avec la réouverture des établissements scolaires et la reprise progressive de la circulation du métro autorisées à partir de demain 25 novembre. De nombreux événements ont été annulés et la vigilance est recommandée aux habitants dans les lieux publics type centres commerciaux.
C.G
* L’Espace Schengen regroupe, depuis 2013, 22 membres de l’Union européenne (n’y participent pas encore Bulgarie, Roumanie, Chypre et Croatie ; Irlande et Grande-Bretagne bénéficient d’un statut particulier) et 4 Etats associés (Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein).
**Agenda/France : le calendrier des événements internationaux s’adaptent au nouveau contexte sécuritaire