Premier fournisseur de vin du
Canada en valeur, la France y a enregistré une hausse notable de 12,6 % de ses exportations en 2012 , à 341,3 millions d’euros,
d’après la base de données GTA/GTIS. Une performance qui confirme la bonne tenue des ventes tricolores en Amérique
du Nord, puisque la France a aussi enregistré un bon de 17,37 % aux États-Unis
(lire à ce sujet l’article de moci.com).
Globalement, l’Amérique du Nord s’est hissée au niveau du Royaume-Uni, qui est
le premier débouché extérieur de l’Hexagone, avec un montant d’exportations
françaises de plus de 1,35 milliard d’euros l’an dernier.
Consommation : + 6,5 % par an pendant une décennie
Au Canada, les perspectives sont
particulièrement favorables, puisque la consommation de vin devrait y croître
pendant les dix années à venir de 6,5 % par an. « Pour en profiter
pleinement, les Français ne doivent pas rester cantonner au Québec.
Dirigez-vous vers l’ouest, en Colombie britannique et dans l’Alberta
notamment », exhorte Aude Guivarch, chef du pôle Équipements et produits
alimentaires d’Ubifrance pour l’Amérique du Nord, basée à Toronto.
Plus encore, la responsable
d’Ubifrance, qui s’exprimait à l’occasion d’un séminaire de l’agence publique à
Paris, le 11 février, incite les producteurs français « à exploiter
rapidement ces nouveaux gisements ». Car « la concurrence est
rude », assure-t-elle, en particulier avec les vins du Nouveau Monde
(Californie…). Sans compter la production locale, même si elle reste limitée.
Les exportateurs de l’Hexagone
doivent aussi tenir compte des grandes tendances du marché : un besoin
croissant d’information, une attention soutenue aux cépages, une recherche de
produits plus qualitatifs, le développement des vins biologiques, la plus forte
demande en rouge et en rosé.
Un monopole par province
En outre, les producteurs
français doivent s’adapter au mode très particulier d’entrée sur le marché de
la Confédération canadienne, qui dans chaque province est contrôlé par un
monopole. Une bouteille départ cave en France est vendue 4 à 4,5 fois plus
chère au consommateur final. Mais parfois, les monopoles sont gourmands :
la marge prise en Colombie britannique est ainsi de l’ordre de 150 %.
L’avantage du monopole d’État est la sécurité de paiement. En revanche, le
système oblige l’exportateur à disposer d’un agent par province.
François Pargny
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