Bonne nouvelle pour la filière vin. D’après les prévisions de
l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), la France aurait
retrouvé l’an dernier la part de marché mondial de 15 % en volume qu’elle
détenait en 2008. « En troisième position, les exportations de la France
se redressent à 15 millions d’hectolitres, une hausse de 6 % par rapport à
2011 », note l’OIV. « C’est, selon son directeur général Federico
Castellucci (notre photo), le résultat d’un travail de fond effectué de longue
date, comme le montre le succès des vins français en Chine ».
« La formation, le travail
des œnologues, du commerce et de l’Etat pour plus de valorisation ont fini par
payer aussi en matière de volumes », précise Federico Castellucci. Des
propos qui tranchent avec ceux de Louis-Fabrice Latour, le 14 février. Le
président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (Fevs)
rappelait alors que la France perdait des volumes depuis dix ans.
L’Europe handicapée par la faiblesse de ses récoltes
En volume, l’OIV classe la
France, derrière l’Italie et l’Espagne, premier et deuxième exportateurs
mondiaux avec respectivement 21,5 millions et 19,1 millions d’hectolitres (hl),
soit 21 % et 19 % de part de marché. Globalement, les cinq premiers exportateurs
de l’Union européenne (Italie, Espagne, France, Allemagne, Portugal) perdent du
terrain, ne représentant plus que 62,3 % des quantités livrées contre 65,4 % en
2011. La planète des vins est peu à peu conquise par les cinq principaux États
de l’hémisphère sud (Afrique du Sud, Australie, Nouvelle Zélande, Chili, Argentine)
et les États-Unis, dont la part de marché a parallèlement progressé de 25,7 %
en 2011 à 28,2 % l’an passé.
Ces pertes du côté des premiers
livreurs de la planète résultent de la faiblesse des récoltes en Europe (- 10
%), en particulier en France (- 17 %), Espagne (- 11 %) et Italie (- 6 %),
alors qu’elle s’est stabilisée hors du Vieux Continent. Du coup, production et
consommation mondiales se rejoignent presque, la première tombant de 264
millions hl en 2011 à 250,9 millions en 2012, pendant que la seconde gagnait
0,6 % à 245,2 millions hl.
Consommation toujours en hausse en Chine
Sans surprise, les volumes se
sont envolées en Chine : + 27 % entre 2008 et 2012 ; et + 9 % en un
an à 17,8 millions en 2012. La consommation a aussi décollé de 9,4 % en
Australie. A l’inverse, elle a diminué de 7 % au Royaume-Uni, « dans un
contexte économique difficile et en raison de l’augmentation des droits
d’accise », souligne Federico Castellucci.
La consommation a aussi chuté de
24 % en Espagne, surtout dans le hors foyer (restaurant…). Elle a encore perdu
13 % en Russie. « La situation économique y est difficile et le vin y est
cher, y compris pour l’entrée de gamme », remarque le directeur général de
l’OIV. Cependant, la réouverture de la frontière avec la Géorgie, devant
faciliter le retour de ses vins chez son grand voisin, pourrait alors avoir à
l’avenir un effet bénéfique sur la consommation russe.
Pour l’année en cours, Federico
Castellucci se déclare « assez optimiste ». Toutefois, ajoute-t-il
prudemment, la sortie de crise doit être confirmée. Et cela, selon lui,
dépendra « du niveau des prix ».
François Pargny
Pour prolonger
Cliquer sur Entreprises &
secteurs et sélectionnez Vins & spiritueux pour accéder à tous nos contenus
Pour en savoir plus
Fichiers joints :
« communiqué de presse » et « note de conjoncture » de
l’OIV