« Le monde va boire plus et
boire mieux », s’est félicité Robert Beynat, directeur général de Vinexpo,
le 14 janvier lors de la présentation à Paris de l’édition 2013 du salon
bordelais. En effet, dans sa dernière étude mondiale sur le vin réalisée pour le compte de
Vinexpo (voir fichiers attachés), le cabinet International Wine and Spirit
Research (IWSR) montre que si la consommation mondiale croîtra de 5,31 % en
volume entre 2012 et 2016, elle sera bien supérieure en valeur, avec une hausse
de 8,66 %.
Toutefois, c’est moins que durant
les cinq années précédentes. La faute à la crise économique mondiale !
Entre 2007 et 2011, les dépenses des consommateurs avaient augmenté de 15,3 %
en valeur. En 2011, les dépenses de consommation s’établissaient ainsi à 164,6
milliards de dollars pour un volume de 2,68 milliards de caisses de 9 litres. En 2016, ces
chiffres auront grimpé à 182,9 milliards de dollars pour une quantité globale
de 2,87 milliards de caisses.
A noter que, contrairement à la
période 2007-2011, entre 2012 et 2016, ce sont en valeur les effervescents, qui
connaîtront une progression plus rapide que les vins tranquilles, avec + 11,57
% contre + 8,11 %. Par ailleurs, « le consommateur s’oriente vers des produits
plus chers », note Robert Beynat. Si les bouteilles à moins de 5 dollars
l’unité représentent 75 % de l’ensemble des volumes, « reste que ce n’est
pas là que se fait la croissance », selon le directeur général de Vinexpo.
De fait, alors que les ventes de bouteilles à moins de 5 dollars dans la
distribution augmenteront de 2,77 % en volume entre 2011 et 2016, celles des
cols entre 5 et 10 dollars et surtout au-dessus de cette barre approcheront
respectivement 10 % et 30 %.
Les États-Unis restent le premier marché de consommation
Par pays, les États-Unis
resteront le premier marché de consommation en 2016 avec un volume de 373,6
millions de caisses, devant l’Allemagne et la France, avec respectivement 295,8
millions et 292,2 millions d’unités. Mais alors qu’entre 2012 et 2016 le marché
progressera de 3,5 % outre-Rhin et reculera de 2,9 % dans l’Hexagone, il
bondira de près de 12,2 % outre-Atlantique. Cependant, c’est en Chine que la
progression sera la plus sensible. Avec un marché en hausse de 39,67 %, elle
deviendra même le cinquième pays consommateur, avec 247,3 millions de caisses,
derrière l’Italie, en baisse de près de 5 % à 285 millions de caisses.
Reste qu’à ce jour, ni les États-Unis, ni la Chine ne figure dans le Top 10 de la consommation per capita.
La France, qui occupe la tête, va garder la première place, avec une
consommation, toutefois, en baisse : 49,9 litres en 2016 au
lieu de 52,4 litres
en 2012. Suivront l’Italie, aussi en recul de 51,6 litres à 48,5 litres par
habitant, et la Suisse avec 47,5
litres.
En 2011, la France était aussi le
premier exportateur de la planète en valeur, avec un montant de 9,9, milliards
de dollars, devant l’Italie (6 milliards) et l’Espagne (2,9 milliards).
« Avec une part de 39 % la France est largement devant », mais, selon
Robert Beynat, « à l’avenir il faudra surtout redouter l’Espagne, qui a
fortement restructuré ses vignobles et dispose de maisons très actives à
l’international ». En outre, prévient-il, « la pression pour exporter
dans ce pays en difficulté économique est très forte ».
Entre 2007 et 2001, les
exportations de l’Hexagone ont essuyé un revers au Royaume-Uni (- 28,3 %) et en
Belgique et au Luxembourg (- 19,2 %), tout comme aux Pays-Bas (- 16,2 %) et aux États-Unis (- 6,5 %). « Outre Manche, Australiens et Sud-Africains
inondent le marché de produits bon marché », commente Robert Beynat. Et
« cela ne va pas s’arrêter », selon lui. « Quand le distributeur
Tesco veut imposer des prix en chute de 20 %, les Français peuvent refuser
s’ils le souhaitent, alors que les Australiens et les Sud-Africains ont les
mains liées ».
Ne pas négliger les exportations en Belgique et au Luxembourg
Quant aux voisins belge et
luxembourgeois, le directeur général de Vinexpo exhorte les exportateurs de l’Hexagone
à ne pas négliger ces petits pays, pourtant majeurs pour la France, à ne
surtout « pas les considérer comme des départements français », alors
que « la bagarre y fait rage ». En Chine, en revanche, les livraisons
tricolores ont explosé de 508 % pour atteindre 13,75 millions de caisses. « Pourtant,
si j’avais 100 dollars, confie Robert Beynat, ce n’est pas en Chine, marché qui
n’est pas encore mûr et où il y a encore le temps, que je les investirais, mais
aux États-Unis ».
Devant le Royaume-Uni, la Belgique
et le Luxembourg et la Chine, l’Allemagne est restée le premier débouché
extérieur de la France, qui lui a expédié 28,78 millions de caisses l’an
dernier. En 2016, le cabinet IWSR prévoit que l’Allemagne importera 140
millions de caisses de vin tranquille de toute origine géographique, devançant
ainsi le Royaume-Uni, avec 119 millions, les États-Unis, avec 89 millions et la
Chine, avec 55 millions (+ 62,68 % par rapport à 2012) et occupera le troisième
rang pour les effervescents, avec un volume de 9,94 millions de caisses,
derrière le Royaume-Uni, avec 10,38 millions, et les États-Unis, avec 10,25
millions. En valeur, c’est aussi le Royaume-Uni qui dominera dans les vins
tranquilles, avec des achats extérieurs de l’ordre de 12,7 milliards de dollars,
devant les États-Unis, avec 8,5 milliards.
François Pargny
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3 Les fichiers attachés :
– « Commentaires. Étude
mondiale d’IWSR pour Vinexpo 2013 »
– « Tableaux. Étude mondiale
d’IWSR pour Vinexpo 2013 »