Une production et une consommation de vin rosé en hausse depuis plusieurs années, portée par les femmes et les jeunes, on comprend que l’Organisation internationale du vin (OIV) se soit penchée sur un phénomène devenu planétaire.
Car s’ils sont quatre pays à produire 80 % du rosé, dont la France, solide leader en 2014 avec 7,6 millions d’hectolitres (hl), devant l’Espagne (5,5 millions hl), les États-Unis (3,5 millions) et l’Italie (2,5 millions), la consommation de ce type de vin est, elle, mondiale et toujours en progression : + 20 % depuis 2002. Lors d’une conférence de presse sur la conjoncture internationale du vin (cliquer ici pour lire notre article Vin : la consommation mondiale pourrait légèrement progresser, selon l’OIV), le 29 octobre, Jean-Marie Aurand, qui dirige l’OIV, indiquait que la consommation avait ainsi atteint 22,7 millions hl, soit un volume représentant presque la totalité de la production mondiale, qui s’est élevée à 24,3 millions hl en 2014 (en hausse de 9,4 % sur 2013).
La France, premier consommateur et importateur et troisième exportateur
Ces chiffres sont le résultat d’une étude, menée en coopération avec le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP), montrant notamment que la consommation mondiale de rosé poursuit sa conquête du monde, avec des progressions parfois considérables, par exemple, au Royaume-Uni, en Suède, au Canada et à Hong Kong. Toutefois, la France et les États-Unis constituaient les premiers consommateurs, avec 8,1 et 3,2 millions hl en 2014. La France était aussi le premier importateur, avec 28 % du total mondial, soit un volume de 2,71 millions hl. Ils étaient quatre États, France, mais aussi Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis, à concentrer 65 % des achats de rosé hors de leurs frontières.
« Nous livrons d’abord outre-Atlantique», confiait au Moci, à l’issue de la conférence de presse de l’OIV, Michel Couderc (notre photo), responsable Études et économie au CIVP. Les États-Unis étaient ainsi, de loin, le premier débouché extérieur des rosés de Provence en 2014 (34 % des volumes de vins exportés, 41% en valeur), devant la Belgique (13 % des volumes, 8 % en valeur) et le Royaume-Uni (11 % des volumes, 9 % en valeur).
L’internationalisation du rosé est une réalité, comme le montre encore ces chiffres : sur un volume de ventes à l’étranger de 9,8 millions hl, 40 % ont franchi une frontière en 2014. L’Espagne, avec un volume de 4,54 millions hl, représentait à lui seul 46,3 % des exportations globales, dominant ainsi largement deux autres nations européennes, Italie (15 %, 1,48 millions hl) et France (13 %, 1,29 million), et les États-Unis (11 %, 1,09 million).
Vins de Provence : des exportations et des prix qui augmentent
Dans l’Hexagone, « les exportations des vins de Provence ont très fortement progressé en volume et en valeur, de l’ordre de 232 % et 629 % respectivement entre 2001 et 2014 », a précisé Michel Couderc. Et cette tendance positive demeure forte, puisqu’entre juin et août 2015 par rapport à la même période de 2014 les quantités exportées ont encore progressé de 29 %. Plus encore, les prix ont augmenté de 9 %, illustrant une autre tendance mondiale : la hausse de la qualité du rosé et donc sa meilleure valorisation. Ainsi, d’après l’Observatoire du rosé reprenant les chiffres des Douanes françaises, le prix moyen des vins de Provence exportés a bondi de 12 % en volume entre 2013 et 2014 pour s’élever à 3,86 euros la bouteille de 75 centilitres, traduisant ainsi une montée en gamme des produits.
François Pargny