Le 14 mars à Paris, lors de la conférence de presse sur le bilan du vignoble bordelais en 2016, Alan Sichel, patron de la maison de négoce éponyme qui préside le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), a insisté sur la nécessité de poursuivre une stratégie de montée en gamme des produits *. Une stratégie défendue également par le vice-président du CIVB, Bernard Farges, viticulteur de l’Entre-deux-mers, qui a aussi évoqué la volonté de l’organisation professionnelle de promouvoir la diversification, tant dans les effervescents que les vins tranquilles.
Un créneau pour le blanc et le rosé
« Le crémant de Bordeaux part de loin, certes, mais il a des croissances extraordinaires », s’est-il ainsi félicité, alors que le rosé, « s’il se situe aujourd’hui sur un faux plat, a un avenir, comme le montre le succès des Provence aux États-Unis ». Le rosé plaît notamment aux nouveaux consommateurs, femmes et jeunes.
Quant au blanc, ajoutait-il, nous avons besoin de le dynamiser, car c’est un segment en croissance. Il faut être plus agressif, c’est le moment de convaincre ses équipes commerciales qui ont tendance à l’oublier ».
Des propos confirmés par François Jumeau, directeur de Marketing au CIVB, qui expliquait au Moci que les bordeaux blancs avaient « un avenir à se faire outre-Atlantique ». En revanche, un autre responsable confiait sous couvert de l’anonymat son scepticisme quant à l’avenir de clairet (nom du rosé traditionnel bordelais) à l’export. « Si, pour lui, il a l’avantage de ne pas être trop sucré », il pourrait difficilement se faire sa place hors de la région, mais, en Aquitaine, « il pourrait, cependant, se développer avec une offre de qualité et l’œnotourisme ».
François Pargny
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