Lors de la biennale internationale de l’alimentation et des boissons Anuga 2015, qui se déroulera à Cologne du 10 au 14 octobre, Koelnmesse annonce la présence de 850 exposants d’une cinquantaine de pays dans la filière viande, charcuterie, gibier et volailles sur l’espace Anuga Meat (55 000 m² de superficie brute). Très optimiste quant à la tenue de l’édition 2015 de ce grand salon de taille mondiale (6 800 fournisseurs de 100 pays, 155 000 visiteurs de 180 nations), l’organisateur allemand précise, dans un communiqué de presse (lire fichier joint), que « les exportations à destination de l’Asie ont pratiquement permis de compenser la fermeture du débouché russe ».
Les exportateurs de bœuf ont besoin de nouveaux marchés
Il n’est pas certain que les interprofessions partagent le même optimisme. A plusieurs reprises ces derniers mois, l’organisation européenne des fermes et coopératives Copa-Cogeca s’est inquiétée des répercussions de l’embargo russe, en place depuis janvier 2014, portant sur une série de produits solides alimentaires en provenance de l’Union européenne (UE) : porc, volaille, bœuf, poisson, fromage, lait, fruits et légumes sont touchés. La Russie a décidé la prolongation des restrictions frappant ces produits, en réaction aux sanctions européennes à son encontre, jusqu’en juin 2016.
S’agissant de la viande bovine en particulier, l’institution européenne, basée à Bruxelles, a exhorté la Commission européenne « à ouvrir des débouchés supplémentaires vers de nouvelles destinations sur le marché mondial ». En ce qui concerne le porc, une aide au stockage privé vient d’être mise en place pour soulager les producteurs européens. « Malgré le signal d’une reprise lente, le prix du porc européen est aujourd’hui à 20 % en dessous de la moyenne sur cinq ans », explique-t-on à la Commission européenne.
Ces difficultés sont à replacer dans un contexte de hausse de la production de viande. Déjà en Europe, où, d’après les estimations de l’exécutif européen, rapporte Koelnmesse, la production européenne « continuera de s’accroître en 2015 et 2016. Pour l’année en cours, elle devrait être de 45,1 millions de tonnes dans l’UE, en augmentation de 1,3 % par rapport à 2014 ». Ensuite, sur la scène mondiale, la production devrait s’élever à 350 millions de tonnes en 2021, contre 297 millions seulement en 2011, dont 74 % à part égale entre le porc et la volaille.
F.P