Bonne nouvelle pour la filière bovine française et la diplomatie économique, l’Arabie saoudite vient d’annoncer sa décision de lever son embargo sur le bœuf français, le cinquième pays à le faire depuis le 29 juillet, date d’une réunion au Quai d’Orsay entre Matthias Fekl et les ambassadeurs à Paris d’une dizaine de pays étrangers ciblés par la France pour faire accélérer le processus de levée de l’embargo sur la viande bovine après la crise de l’élevage de cet été. Un impératif alors que l’embargo russe sur les produits alimentaires européens a coupé les exportateurs d’un important débouché.
Concernant l’Arabie Saoudite, l’annonce officielle a été faite en marge de la deuxième session de la Commission mixte franco-saoudienne qui s’est tenue le 13 octobre à Riyad sous la co-présidence de Mohammed bin Salman, vice-héritier du Royaume, ministre de la Défense et président du conseil des Affaires économiques et du développement et de Manuel Valls, Premier ministre français qui terminait à Riyad une tournée au Moyen-Orient (voir notre article). La veille, le 12 octobre, le secrétaire d’État au Commerce extérieur, lors d’une conférence de presse commune avec Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, pour le lancement d’une plateforme commerciale collective « France viande export » *, avait indiqué que les discussions étaient « en bonne voie avec la Malaisie, l’Arabie saoudite ainsi qu’avec la Chine et avec les États-Unis ».
Dans le cadre du volet export du plan de relance de l’élevage, c’est au total une dizaine de pays qui étaient ciblés par Paris pour accélérer le démantèlement des embargos pesant encore sur la viande bovine française, malgré que tout soupçon d’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine, maladie dite de « la vache folle) ait été levé par l’Organisation internationale de la santé animale (OIE) en mai 2015 : outre l’Arabie saoudite, l’Australie mais aussi le Brésil, le Chili, la Chine, la Corée du Sud, l’Irak, le Japon, la Malaisie et Singapour. Depuis le 29 juillet, Singapour, le Vietnam, l’Afrique du Sud (sur la viande désossée et le abats), le Qatar et l’Arabie Saoudite ont répondu positivement aux pressions françaises.
Matthias Fekl a estimé, le 12 octobre, qu’ensemble, le Vietnam, l’Afrique du Sud, Singapour et le Qatar « représentent 800 millions d’euros d’import de viande par an, dont 100 millions de bovins vivants ». Mais le gros enjeu est encore en Chine, où le président François Hollande doit se rendre en visite officielle début novembre. La levée des obstacles sanitaires en Chine et l’obtention des agréments pour les exportateurs français de diverses filières agricoles et animales, a été l’un des principaux sujets au coeur du récent déplacement du secrétaire d’Etat (voir notre article), et pas seulement pour la viande bovine. « Les enjeux sont très importants », a-t-il précisé. En attendant, c’est au Brésil que le secrétaire d’Etat devait cette semaine (13-14 octobre), à l’occasion de la première édition du salon agroalimentaire Sirha qu’il devait inaugurer à Rio de Janeiro, prêcher la bonne parole
Venice Affre
*Viandes/Export : Stéphane Le Foll et Matthias Fekl lancent la plateforme « France viande export »