Depuis le début du printemps arabe, l’Union pour la Méditerranée (UpM) a bien du mal à se faire entendre et à mobiliser. C’est pourquoi son secrétaire général, l’ancien ambassadeur du Maroc en France Fathallah Sijilmassi, voudrait profiter du projet HOMERe (Haute opportunité en Méditerranée pour le recrutement de cadres d’excellence), lancé à l’initiative de la France, pour mobiliser sur des chantiers similaires d’autres membres du sud et du nord de la mare nostrum.
Une première réunion (pour le détail, voir rubrique » demain dans vos agendas « ) est prévue, le 17 mars, à la Villa Méditerranée, sous l’égide du Conseil régional de Provence-Alpes Côte d’Azur (Paca), à Marseille. Cette journée de lancement au centre international pour le dialogue et les échanges en Méditerranée serait suivie, en mai ou en juin, d’un autre forum à Barcelone, siège en Espagne du secrétariat général de l’UpM.
A l’initiative des CCEF et du Réseau méditerranéen des écoles d’ingénieurs et de management
HOMERe est une initiative française en matière de recrutement d’ingénieurs et de cadres que l’UpM vient de labelliser, qui aura demandé « quatre ans de préparation » selon un de ses artisans. Ses instigateurs sont les comités Marseille Corse et Nice Côte d’Azur des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) et le Réseau méditerranéen des écoles d’ingénieurs et de management (RMEI), « qui a conclu des accords avec toutes les grandes écoles d’ingénieurs et de cadres du sud de la Méditerranée », précise l’interlocuteur de la Lettre confidentielle. Situé dans le technopôle de Château-Gombert à Marseille, le RMEI, opérateur du projet, a reçu, à ce titre, une subvention de 20 000 euros de la part de la Région Paca.
HOMERe doit permettre à des diplômés d’obtenir des stages internationaux en entreprise. « Une société française installée au nord ou au sud de la Méditerranée peut avoir besoin de personnel qualifié et, pour cela, de les former dans ses implantations françaises avant de les recruter sur place », explique encore un CCEF joint par la LC. C’est ainsi que la Société méditerranéenne d’Études et d’informatique (Somei), filiale de la Société des Eaux de Marseille (groupe Veolia), a recruté des étudiantes marocaines à Rabat, après leurs stages de six mois à Marseille.
A ce jour, HOMERe implique quatre pays de la rive nord (Espagne, France, Grèce, Italie) et cinq pays de la rive sud (Algérie, Égypte, Liban, Maroc et Tunisie). Dans l’Hexagone, les CCEF et le RMEI reçoivent le soutien de l’Office méditerranéen de la jeunesse (OMJ) et surtout de Campus France, qui s’occupe des visas, des bourses et de l’organisation des stages (entre six et douze mois).
François Pargny