C’est le énième épisode du feuilleton des pressions russes sur les pays de l’ex. URSS pour les dissuader de nouer des accords de libre échange avec l’Union européenne (UE). Alors que la Russie vient d’imposer un embargo sur les importations de vins moldaves, la Commission européenne a proposé d’ouvrir totalement le marché de l’UE à ces produits.
Cette décision s’appliquerait de manière anticipée par rapport à la date prévue pour l’application de l’accord de libre-échange UE/Moldavie. Prochaine étape : convaincre le Conseil et le Parlement « de faire tout leur possible pour une adoption rapide de cette mesure » a précisé Dacian Ciolos. Pour le Commissaire à l’agriculture, cette initiative « reflète le fait que, au-delà d’un projet d’intégration économique très réussi, l’UE est aussi un espace de solidarité ».
Avant l’embargo, la Russie représentait 28 % des exportations de vins de la Moldavie, soit 56 millions de dollars par an. « Le marché de l’Union européenne est une alternative durable et un pôle viable de stabilité pour le secteur vinicole moldave », a insisté Dacian Ciolos.
Finalisé en juin dernier l’accord d’association UE/Moldavie, qui comprend aussi la création d’une Zone de libre-échange, doit être signé en novembre à Vilnius, lors du sommet du partenariat oriental. Malgré les pressions de Moscou, le Premier ministre moldave, lurie Leanca, a toujours privilégié l’intégration de son pays dans l’UE plutôt que dans l’union douanière, première étape vers une vaste union économique eurasiatique dont rêve Vladimir Poutine.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles