Si les Américains n’ont pas fixé formellement de lignes rouges dans le cadre des négociations de libre-échange –pour l’instant stoppées par le « shutdown », outre Atlantique- , ils semblent néanmoins réticents à y inclure les services financiers.
Motif invoqué par Washington : inscrire ce secteur dans le marbre du Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP) risque de retarder les réformes financières engagées aux Etats-Unis et menées – au niveau international – dans l’arène du G20.
« Un argument bidon »
« C’est un argument bidon », confie à la Lettre confidentielle un acteur européen de ces pourparlers. En matière de produits dérivés, ou d’agences de notation « nos règlements sont plus stricts que les leurs », insiste ce spécialiste du dossier.
Pour lui le TTIP est l’occasion de poser certains principes de coopération et de les rendre contraignants afin d’éviter des problèmes liés à une trop grande insécurité juridique de part et d’autre de l’Atlantique. « Ce que veulent les acteurs financiers européens, installés aux Etats-Unis, c’est un corps de règles unique et l’assurance de ne pas être discriminés par rapport à leurs homologues américains », souligne ce responsable.
Quant au calendrier des négociations, il n’affiche pas le même optimisme que Karel de Gucht. « La version officielle parle de deux ans de négociations, ma version, la plus réaliste, table sur trois à cinq ans au moins ». Tout dépendra aussi de la rapidité des Américains à financer le fonctionnement de leur administration. Le deuxième round de négociations, prévu cette semaine à Bruxelles, a été reporté en raison du shutdown qui paralyse leurs services fédéraux.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles