A la veille du 3ème round de pourparlers sur le TTIP/Transatlantic Trade and Investment Partnership (1), le secteur brassicole européen a intensifié son lobbying auprès de la Commission européenne pour faire entendre ses revendications auprès des négociateurs. La principale : obtenir l’allègement de certaines taxes à l’exportation.
A l’heure actuelle, les petits brasseurs bénéficient d’un droit d’accises réduit au sein de l’UE, taux qui s’applique également aux entreprises américaines qui exportent vers l’Europe. Mais la réciproque n’est pas vraie. L’allègement fiscal aux États-Unis ne vise que les producteurs américains. « Le secteur européen s’en trouve désavantagé. Si vous êtes un petit brasseur européen, vous ne recevez rien lorsque vous allez aux États-Unis», déplore Brigid Simmonds, directrice générale du British Beer & Pub Association.
Président du groupe de pression Brewers of Europe, Demetrio Carceller rappelle le poids du secteur représente 2 millions d’emplois au sein de l’UE : « Pour chaque emploi dans l’industrie brassicole, il y en a un dans le secteur agricole, un dans l’emballage et la logistique, un dans le marketing, un autre dans la vente au détail et enfin 11 autres dans le secteur hôtelier ».
Et visiblement le message aurait été entendu par l’exécutif européen. Invité à une conférence sur ce thème, début décembre, Salvatore D’Acunto, chef de l’unité Industries agroalimentaire et de la santé de la Commission européenne, a récemment commenté : « C’est un très bon exemple qui montre que l’industrie doit nous aider à porter cette question lors des négociations ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
(1) Lire dans la Lettre aujourd’hui : UE/États-Unis (1) : les services financiers enjeu du 3ème round de négociations du TTIP à Washington