Le Lobby agroalimentaire aurait été le plus agressif durant la phase préparatoire des négociations de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis sur le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership). Tel est le constat majeur dressé par l’ONG Corporate Europe Observatory dans une étude publiée début juillet.
Dans cette analyse très détaillée -qui couvre les contributions effectuées lors des consultations publiques, les réunions des parties prenantes organisées par la Commission et les rencontres avec les lobbies à huis clos – les auteurs constatent que les représentants des entreprises agroalimentaires, négociants et producteurs de semences ont eu plus de contacts avec la DG Commerce de la Commission que ceux des secteurs des produits pharmaceutiques, de la chimie, de la finance et de l’automobile pris ensemble.
De façon plus générale, l’étude révèle que sur les 560 rencontres organisées avec les lobbies par la DG Commerce en vue de préparer les pourparlers TTIP, 520 l’ont été avec des représentants du monde des affaires et seulement 26 avec des groupes d’intérêt public. Conséquences, pour l’ONG : alors que la Commission affirme publiquement que le TTIP ne menacera pas les règles européennes en matière de sécurité alimentaire et environnementale, l’analyse des données publiées démontre le contraire.
« Les lobbies agro-industriels tels que ceux de l’industrie des pesticides ont fortement poussé leurs intérêts par le biais des négociations TTIP avec l’objectif d’affaiblir la réglementation alimentaire de l’UE ». Lobby agroalimentaire mis à part, les secteurs des TIC, de l’automobile, de l’ingénierie et de la chimie auraient aussi activement pesé dans la phase préparatoire de l’agenda TTIP. Des travaux préparatoires qui ont également été « largement conduits », selon l’ONG, par des entreprises dont le siège est aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni, et, au niveau de l’UE, par des lobbies industriels tels que la Confédération patronale européenne BusinessEurope et le European Services Forum (EFS, Forum européen des services), derrière lequel s’activent de grandes sociétés de services comme la Deutsche Bank et The CityUK.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour consulter l’étude (en anglais), cliquez ICI ou suivre le lien http://corporateeurope.org/international-trade/2014/07/who-lobbies-most-ttip