La décision a été actée vendredi 13 mars et publiée le lendemain au Journal Officiel de l’Union européenne (JOUE)*. Conformément à l’accord politique conclu par les ministres européens des Affaires étrangères, les sanctions prises à l’encontre des personnes et entités « menaçant la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine » ont donc été prolongées jusqu’au 15 septembre. Ces sanctions touchent aujourd’hui quelque 150 individus et 37 entités. Mais à la veille du prochain sommet européen, qui doit se tenir aujourd’hui et demain, sur la question des sanctions économiques imposées à la Russie, et dont l’échéance est prévue en juillet prochain, les 28 États membres restent plus divisés.
« Nous voudrions envoyer un signal fort à la Russie dès cette semaine », avertit un diplomate polonais, qui défend – à l’instar des États baltes et des pays scandinaves – une ligne dure vis-à-vis de Moscou. Dans l’autre camp, comprenant notamment l’Autriche, l’Espagne, la Grèce, la Slovaquie ou l’Italie, on estime la décision prématurée, voire contre-productive. « En prolongeant les sanctions maintenant, nous risquons de provoquer une escalade des conflits sur le terrain », indiquait un autre diplomate sur cette ligne.
Si le dossier a été inscrit au menu des discussions du sommet des 19 et 20 mars à Bruxelles, « il est peu probable qu’une décision soit prise », a confié à La Lettre confidentielle un membre de la délégation française à Bruxelles. Les chefs d’État et de gouvernement devraient donc se borner à examiner la mise en œuvre des accords de Minsk en gardant la possibilité de prolonger plus tard – peut-être lors du sommet de juin -, les sanctions, voire d’en adopter de nouvelles si la situation sur le terrain venait encore à se détériorer.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
*Cliquez sur le lien : http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv:OJ.C_.2015.088.01.0003.01.FRA