Entre l’Union européenne et la Russie, le projet d’accord de libre-échange UE/Ukraine est l’un des points de crispation parmi les facteurs des tensions actuelles dans l’est ukrainien. Il se réduit, veut-on croire à la Commission européenne. La troisième réunion trilatérale, qui a réuni le 18 mai à Bruxelles la commissaire au Commerce, Cecilia Malström, le ministre russe du Développement économique, Alexeï Ulyukayev, et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkin, se serait ainsi déroulée dans un « climat apaisé », se félicite-t-on à Bruxelles.
Alors que Moscou avait demandé fin avril, lors de la dernière session de consultations au plan technique, un nouveau report dans la mise en œuvre de l’accord de libre-échange (ALE) UE/Ukraine, la délégation russe n’aurait, cette fois, pas réitéré sa requête. Déjà retardé de 15 mois, « l’ALE entrera bien en vigueur le 1er janvier 2016 », a insisté la commissaire au Commerce. « Il a aussi été clair qu’aucun amendement ne serait apporté » à cet accord, qui constitue le volet commercial de l’accord d’association UE/Ukraine, a ajouté Cecilia Malmström.
Autre signe de détente pour Bruxelles : la partie russe n’a émis « aucune menace d’aucune sorte » quant à d’éventuelles mesures de rétorsion commerciale à l’encontre de l’Ukraine après l’entrée en vigueur de l’accord. « J’ai un sentiment d’optimisme mesuré, il y a des signes qui indiquent que nous nous entendons les uns les autres », a déclaré Alexeï Ulyukayev à l’agence russe RIA-Novosti.
Dans des conclusions conjointes, les trois délégations indiquent avoir convenu d’intensifier leurs efforts au plan technique pour trouver des solutions pratiques aux préoccupations soulevées par la Russie. Ces dernières concernent plusieurs domaines particuliers. Ainsi, en matière de coopération douanière, premier domaine, les trois parties vont s’efforcer de maintenir et d’améliorer l’échange de données et la vérification électronique des origines des produits. Sur la question des obstacles techniques au commerce, deuxième sujet, un groupe de travail sera mis sur pied afin de développer davantage le processus d’harmonisation pour minimiser l’impact des changements réglementaires. Les parties ont aussi convenu d’envisager l’extension des périodes de transition pour faciliter l’alignement des réglementations. Enfin, en matière sanitaire et phytosanitaire, un accord révisé entre la Russie et l’Ukraine, sur l’acceptation bilatérale des certificats vétérinaires, serait en préparation.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour prolonger :
–L’accord d’association UE-Ukraine, l’autre volet des tensions avec la Russie
–UE-Ukraine : adoption en un temps record des mesures commerciales préférentielles