Les ministres européens des Affaires étrangères ont autorisé, le 23 mai à Bruxelles, la Commission européenne à négocier au nom des 28 la modernisation de l’accord Union européenne (UE) / Mexique, incluant notamment un volet commercial. « Il s’agit essentiellement de mettre le texte à niveau, en prenant compte, pour la partie liée au commerce, des récents accords de libre-échange signés ou en cours de négociation », a détaillé un expert au Conseil.
Si le texte actuel est essentiellement axé sur les réductions tarifaires, le futur chapitre commercial sera élargi à d’autres sujets tels que la coopération réglementaire, l’harmonisation des normes sanitaires, le développement durable, les règles d’origine, les PME ou la protection des investissements. « L’accord est vieux et rouillé. L’Europe risque de perdre des parts de marché », avertit l’eurodéputé roumain Sorin Moisa (S&D), rapporteur sur le Mexique au sein de la Commission commerce international (INTA) du Parlement européen.
Les échanges ont presque triplé en 15 ans
Les pourparlers doivent être officialisés le 30 mai prochain. « Je viens de parler au téléphone au ministre en charge de l’économie, Ildefonso Guajardo. Je l’accueillerai à Bruxelles lundi (30 mai) pour entamer les négociations », a confirmé Cecilia Malmström, commissaire européen au Commerce sur son compte Twitter. Cette modernisation, qui sera également entreprise pour l’ancien accord scellé entre l’UE et le Chili, « sera à la hauteur du CETA (accord UE/Canada) et des ambitions fixées par l’accord transatlantique (TTIP) en négociation », a annoncé la commissaire au Commerce.
Mis en œuvre en 2000, l’accord UE / Mexique était le premier traité de libre-échange signé par les Européens avec un pays du bloc américain. « L’Europe est la seconde destination pour les exportations mexicaine et la deuxième source d’investissement étrangers dans notre pays », souligne César Guerra, responsable des questions commerciales à l’ambassade du Mexique à Bruxelles. Mais en 15 ans, les échanges ont presque triplés et aucune révision des termes de l’accord n’est entrée en vigueur depuis.
Pour les Mexicains, la priorité sera notamment donnée à la libéralisation des échanges dans les secteurs agricoles et des services. « Le Mexique offre des opportunités nouvelles dans les télécommunications, la finance ou l’énergie », indique César Guerra. Et sur le chapitre lié à la protection des investissements, le gouvernement mexicain semble disposé à discuter de la proposition européenne – présentée dans le cadre des négociations pour le TTIP – visant à instaurer un tribunal public pour trancher les différends investisseurs/Etat.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles