L’Union européenne et le Mexique ont scellé vendredi 17 janvier un pacte visant à moderniser et à étendre l’accord commercial qu’ils ont conclu en 2000. Ce nouveau partenariat vise à stimuler les échanges commerciaux entre les deux parties, lesquels ont atteint 82 milliards d’euros en 2023. Revue de détail dans cet article proposé par notre partenaire La newsletter BLOCS.
Fruit de près de huit années de négociations, l’accord a été finalisé dans un contexte politique délicat, trois jours avant le retour au pouvoir de Donald Trump. Ce dernier avait menacé d’imposer des droits de douane significatifs : jusqu’à 25 % sur toutes les importations mexicaines et entre 10 % et 20 % sur les produits européens exportés vers les États-Unis.
« Symboliquement, l’accord démontre au monde que, malgré les menaces tarifaires croissantes, le Mexique et l’UE renforcent leur engagement en faveur d’un commerce ouvert, équitable et fondé sur des règles. L’accord modernisé offre une plateforme renouvelée pour la coordination sur les défis futurs – d’autant plus important que l’UE et le Mexique sont tous deux sous le feu croisé des menaces tarifaires de Trump », a déclaré l’eurodéputé allemand Bernd Lange, président de la commission Commerce du Parlement européen.
Le partenariat modernisé, qui doit encore être ratifié par les deux parties, inclut désormais les services, les investissements, les produits agricoles et les marchés publics, allant bien au-delà de l’accord commercial de 2000 qui ne couvrait que les produits industriels. « Les exportations de l’UE pourraient augmenter de 75 % et les entreprises pourraient économiser jusqu’à 100 millions d’euros par an en droits de douane », estime Bernd Lange.
Le Mexique, deuxième partenaire commercial de l’UE en Amérique latine après le Brésil, s’engage notamment à supprimer tous les droits de douane sur les produits agricoles européens. Ces droits, actuellement fixés à des niveaux élevés – jusqu’à 20 % pour des produits comme les pâtes, les fromages bleus ou les pommes – atteignent même 45 % pour les œufs et certains produits à base de porc, et 100 % pour certaines volailles, selon la Commission européenne.
En parallèle, plus de 500 indications géographiques protégées, dont le champagne, le jambon de Parme et le vin de Rioja, seront reconnues et protégées au Mexique.
En contrepartie, le Mexique bénéficiera d’un accès privilégié au marché européen pour l’exportation de véhicules électriques, sous réserve qu’ils contiennent au moins 60 % de composants d’origine mexicaine ou européenne. Une disposition qui vise à réduire la dépendance du Mexique vis-à-vis des composants chinois.
L’accord comprend en outre un chapitre sur le commerce et le développement durable, qui définit des engagements contraignants en matière de droits du travail, de protection de l’environnement, de changement climatique et de produits commerciaux responsables, a indiqué la Commission. Il prévoit enfin un mécanisme de règlement des différends.