Le dîner organisé début mai à Bruxelles entre les présidents du Conseil et de la Commission, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, avec le Premier ministre japonais Shinzō Abe, n’aura pas permis de nouvelles percées dans les négociations de libre-échange. « Nous sommes prêts à donner des consignes aux équipes de négociateurs, encore faut-il qu’il y ait une réelle volonté politique », indiquait Donald Tusk à l’issue de la rencontre.
Alors que des élections parlementaires sont prévues en juillet au Japon, le gouvernement de Shinzō Abe reste réticent à accepter la moindre concession sur le volet agricole avant cette échéance. « Les négociations ont avancé, mais nous devons finir le job », a déclaré Jean-Claude Juncker, soulignant, néanmoins, son optimisme quant à la conclusion d’un accord d’ici à la fin de l’année. Les trois hommes se retrouveront à nouveau lors du sommet du G7 prévu à la fin du mois au Japon. En marge de l’événement, des « discussions non officielles » seront organisées pour tenter de faire avancer le dossier, confie-t-on à Bruxelles.
Le TPP n’est pas un obstacle pour Emma Marcegaglia
Mais les retards pris dans ces pourparlers, couplés aux incertitudes sur la suite des négociations transatlantiques, agacent la communauté patronale européenne. « Chaque camp connaît la position de l’autre et les questions qui restent en suspens. Des décisions difficiles devront être prises pour arriver à un compromis équilibré », estime Emma Marcegaglia, présidente de Business Europe.
Pour la patronne des patrons européens, le Partenariat trans-pacifique (TPP), qui doit encore être ratifié à Tokyo, ne peut pas constituer un obstacle à la conclusion d’un accord de libre-échange avec l’UE, « le premier n’étant pas un modèle pour le second ». Elle souligne aussi l’enjeu, pour les entreprises européennes, d’un renforcement des liens économiques et commerciaux avec le Japon, deuxième partenaire en Asie après la Chine.
Au-delà des avancées attendues par ses membres en matière d’accès au marché, de levée des barrières non tarifaires ou de la protection des indications géographiques, Business Europe plaide aussi pour la mise en place d’un mécanisme afin de renforcer la coopération réglementaire entre les deux blocs.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
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