La Commission européenne doit annoncer ce 9 avril sa riposte aux droits de douanes de 25 % imposés par Washington sur l’aluminium et l’acier européens. Un document distribué aux ministres européens en charge du Commerce extérieur, réunis lundi 7 avril à Luxembourg, donne de premiers indices qui confirme que une stratégie de réponse graduée.
C’est un inventaire à la Prévert. Fil dentaire, diamants, appareils électroménagers, œufs, bateaux de luxe, tabac, acier, textiles, papier toilette, motos, volailles, saucisses… Le document ayant circulé parmi les ministres européens du Commerce le 7 avril, et que Reuters a pu consulter, indique nettement que Bruxelles n’ira pas au clash avec les États-Unis et préfère opter pour une réponse graduelle.
Exit le bourbon que l’Union européenne (UE) a menacé de taxer, provoquant l’ire de l’administration Trump et une menace de voir les vins européens imposés à hauteur de 200 %. Il n’est également plus question des produits laitiers. Les Vingt-Sept devront voter demain la riposte européenne aux droits de douane américains de 25 % sur l’aluminium et l’acier sur la base de cette liste.
Lundi 7 avril, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré avoir proposé à Donald Trump un accord tarifaire « zéro pour zéro » sur une série de marchandises industrielles incluant les voitures et les produits chimiques. Le président américain n’a pas saisi cette main tendue, rétorquant que les Européens pourraient éviter de payer des droits de douane s’ils s’engageaient à acheter plus de GNL américain.
Face au bulldozer américain, Bruxelles a opté pour la négociation. A moins qu’elle ne joue la montre, attendant patiemment que le soufflet trumpien retombe sur lui-même.
Sophie Creusillet