Les derniers chiffres que viennent de livrer Eurostat devraient venir encore nourrir le débat sur le déséquilibre supposé des échanges de biens au sein de l’Union européenne (UE). En effet, d’après l’office de statistiques européen, l’Allemagne disposait entre janvier et avril 2018 d’un excédent commercial de 82,6 milliards d’euros, soit quatre fois plus que celui des Pays-Bas, numéro deux avec 20,2 milliards.
La France, 2e déficit commercial après le Royaume-Uni
La France, pour sa part, présentait le deuxième déficit commercial de l’UE, avec 27,7 milliards, étant seulement devancée par le Royaume-Uni, avec 54 milliards. Classée au troisième rang des exportateurs, derrière l’Allemagne et les Pays-Bas, elle occupait aussi la deuxième place comme importateur, après l’Allemagne et devant le Royaume-Uni.
Dans le détail, les exportations de l’Allemagne ont progressé de 5 % par rapport à janvier-avril 2017 à 429,7 milliards d’euros et ses importations de 4,1% à 357,1 milliards. Elle réalisait ainsi pour ses ventes extérieures plus de deux fois le montant cumulé des deuxième et troisième exportateurs de l’UE, Pays-Bas (196,1 milliards) et France (162,2 milliards). Et, s’agissant, de ses achats à l’étranger, près de deux fois autant que les deux suivants, France (189,9 milliards) et Royaume-Uni (186 milliards) ensemble.
Le Luxembourg, seul pays dont export et import reculent
A noter que si les importations françaises ont augmenté de 3%, elles ont baissé pour le Royaume-Uni de 1 %. Côté exportation, le Royaume-Uni, numéro cinq derrière l’Italie, a stabilisé ses ventes par rapport à la période correspondante de 2017. Pour sa part, l’Italie, quatrième exportateur et cinquième importateur, a enregistré une croissance de ses exportations de 4 % à 148,7 milliards d’euros et de ses importations de 4 % à 138,2 milliards.
Le Luxembourg est le seul pays à avoir subi un recul de ses exportations pendant la période. Leur montant a ainsi régressé de 2 % à 4,7 milliards d’euros. De même, elle est la seule nation, avec le Royaume-Uni, à enregistrer une baisse de ses importations, avec un retrait de 2 % à 6,6 milliards.
Globalement, les exportations des 28 ont gagné 2,7 % hors UE pour s’approcher de 628 milliards d’euros et ses importations ont grimpé de 2,3 % pour atteindre 634 milliards. Quant au commerce intra UE, il a dépassé 1 160 milliards d’euros de janvier à avril 2018, soit une progression de 5,2 % par rapport aux quatre premiers mois de 2017,
États-Unis, premier client, Chine, premier fournisseur
S’agissant des pays clients, l’Union européenne a connu de fortes hausses de ses exportations avec trois d’entre eux : Turquie (11,7 %), Japon (11,2 %) et Inde (10,6 %). Elles ont, à l’inverse, fléchi de 3,2 % avec la Suisse. Quoi qu’il en soit, en valeur absolue, les livraisons aux États-Unis, qui ont augmenté de 3 %, sont restées de loin les plus importantes, avec un montant de 130,7 milliards d’euros, soit deux fois le montant réalisé avec la Chine, deuxième pays client de l’UE, avec 64,5 milliards, devant la Suisse, avec 48,9 milliards.
S’agissant des importations européennes, l’origine Chine a gagné 2,3 % alors qu’elles ont plongé de 3,1 % avec les États-Unis. Si bien que l’ex-Empire de Milieu est le loin le premier fournisseur, avec environ 121,4 milliards d’euros, les États-Unis suivant avec 85,4 milliards.
François Pargny
Pour prolonger :
–Commerce extérieur : les importations, source d’exportations…
–Commerce extérieur / UE : les exportations de la zone euro sont stables depuis 2012 (Crédit Agricole)