Lors d’une conférence sur les relations UE/Chine, le 26 octobre dernier, Karel de Gucht, le commissaire européen en charge du Commerce, a fustigé, à nouveau, la politique industrielle de la Chine et l’asymétrie des relations entre les deux partenaires, a rapporté notre lettre hebdomadaire confidentielle Bruxelles Moci news dans son édition du 28 octobre. Motif de ce nouveau « coup de gueule »? La volonté de Pékin de réduire les exportations de plusieurs minerais rares (dont un tiers des réserves mondiales se trouvent sur son territoire) utilisés dans la fabrication de produits high-tech tels que les téléphones mobiles ou les télévisions à écrans plats. Et si cette décision récente irrite les responsables européens c’est qu’elle vient s’ajouter à une longue liste de griefs qui empoisonnent les relations UE/Chine. Depuis plusieurs mois, les Européens dénoncent également la politique chinoise, jugée restrictive, en matière d’accès aux marchés publics. Dans un document attendu d’ici à l’année prochaine et relatif à la politique commerciale de l’UE d’ici à 2020, Karel de Gucht pourrait donc suggérer – selon des sources européennes – la mise en place d’instruments « de représailles » à l’encontre des pays qui ne garantissent pas un accès équitable à leurs marchés publics. L’idée étant de favoriser « la symétrie des relations entre les pays développés et les grandes économies émergentes ». La mesure, si elle se confirmait, devrait bénéficier d’un appui de taille au sein de l’UE. Angela Merkel – sous la pression de certains géants tels que Siemens – a récemment évoqué l’idée de limiter l’accès des marchés publics européens aux entreprises issus de pays qui ne se conformeraient pas aux règles internationales.