L’Union européenne (UE) poursuit sa lancée libre-échangiste. Alors que la modernisation de l’accord avec le Mexique est en passe d’être bouclée*, les discussions pour actualiser l’accord conclu en 2002 avec le Chili vont pouvoir officiellement débuter. Réunis à Bruxelles lundi 13 novembre, les ministres européens des Affaires étrangères ont en effet adopté le mandat donnant à la Commission le pouvoir de négocier, avec le gouvernement chilien, au nom des États membres. La première session de négociation a été programmée à Bruxelles le 16 novembre. Un second round est prévu début 2018 à Santiago.
L’accord d’association actuellement en vigueur définit les relations politiques et économiques entre l’Europe et le Chili. Il inclut aussi un volet commercial. Le futur pacte qui le remplacera servira « de cadre à la coopération politique, de sécurité et sectorielle ainsi qu’aux relations commerciales », précise un communiqué du Conseil de l’UE.
Inclure les aides aux PME ou la lutte contre la corruption
Une nouvelle étape dont s’est félicitée Cecila Malmström. Pour la commissaire au Commerce, le Chili reste le partenaire commercial « le plus durable » et un « allié clé » des Européens sur le continent latino-américain. Selon elle, l’actuel accord aurait déjà permis une augmentation « substantielle » des flux commerciaux entre les deux blocs, mais pour faire face « aux défis politiques et globaux d’aujourd’hui, nous avons besoin d’un accord nouveau, modernisé », a insisté la libérale suédoise.
Le futur traité devra donc inclure des volets supplémentaires, comme les aides aux PME ou la lutte contre la corruption. Pour la première fois, il comprendra également des objectifs communs relatifs, par exemple, « au rôle clé des femmes dans le commerce », a annoncé Cecilia Malmström.
Intégrer les « questions commerciales importantes »
L’objectif majeur de cette modernisation reste « l’approfondissement des relations UE / Chili », ont souligné les chefs de la diplomatie européenne. Car si l’accord actuel a facilité l’augmentation des échanges de biens et services – les exportations chiliennes de produits agricoles et de services ont presque triplé et les exportations européennes ont doublé, depuis son entrée en vigueur, selon la Commission – il n’aborde « aucune question commerciale importante », estiment les ministres.
Le pacte modernisé devra donc inclure des dispositions spécifiques pour les investissements, préparer la levée des barrières non tarifaires, et traiter des droits de propriété intellectuelle, de la protection de certaines indications géographiques ou du développement durable. « En comblant ces lacunes, un accord de partenariat modernisé offrira la possibilité de renforcer la coopération existante, de baisser les prix pour les consommateurs, d’améliorer l’accès aux marchés et de créer de nouvelles opportunités d’emploi et de croissance », conclut le communiqué du Conseil.
Le mandat octroyé à la Commission, par les États membres, insiste également sur la volonté des Européens de « garantir les meilleurs niveaux de protection sociale, professionnelle et environnementale ». Il devra aussi contribuer à promouvoir la « justice sociale et le développement durable ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
*Lire dans la Lettre confidentielle d’aujourd’hui : UE / Mercosur : la Commission veut conclure avant 2018, malgré les réticences françaises