« L’État a besoin d’argent. Ubifrance devra, pour sa part, économiser cinq millions d’euros », avait
assuré à la Lettre confidentielle (LC) une source proche de l’agence publique (1). Sollicitée par la LC sur ce sujet sensible, le 27 mars, le directeur général d’Ubifrance, Christophe Lecourtier, a confirmé, rappelant que dans une interview à la Tribune, le 8 mars 2013, Nicole Bricq avait prévenu que seraient mis en oeuvre « une mise en réserve de crédit plus un surgel de toutes les Administrations publiques ».
S’agissant ensuite du montantd’économies mentionné pour Ubifrance, « çà dépend comment on compte», a fait valoir Christophe Lecourtier. En fait, selon lui, « gel plus surgel représentent plus de cinq millions d’euros», mais, a-t-il précisé, « çà ne veut pas dire annulation », Ubifrance « espérant bien récupérer une partie de ces crédits ». Enfin, concernant les 100 manifestations inscrites au programme France 2013 qui perdraient les subventions liées à leur labellisation, il a confirmé le chiffre, tout en soulignant que « les deux tiers » du programme France export « qui sont déjà engagés seront honorés ».
Christophe Lecourtier s’est voulu néanmoins rassurant : « Nous allons préserver autant que possible les actions qui s’inscrivent dans le cadre des 47 pays cibles (2) et des quatre grandes familles de produits (3) qui sont les priorités de Nicole Bricq », a-t-il précisé. Et la réduction du nombre d’opérations permettra en outre à Ubifrance de se concentrer sur « l’accompagnement individuel dans la durée ». Rappelons que Nicole Bricq a demandé à l’agence d’assurer un accompagnement personnalisé de 1 000 entreprises innovantes, PME et ETI, sur trois ans.
A cet égard, l’agence va devoir « faire évoluer la carte de ses équipes ». Tout d’abord « en province, avec la désignation de chargés d’affaires à l’internationalisation dans le cadre de la Banque publique d’investissement (BPI) ». Mais aussi, « à l’étranger, où les équipes devront évoluer en fonction de la demande réelle des entreprises, les économies émergentes et les grands pays développés étant évidemment les plus importants ».
A propos des chargés d’affaires, Christophe Lecourtier a établi une feuille de route. Alors que cinq régions sont déjà couvertes (Pays de la Loire, Aquitaine, Rhône-Alpes, Ile-de-France, Lorraine), « une nouvelle vague » interviendrait à l’été, « une vingtaine de collaborateurs » d’Ubifrance devant alors être détachés dans «presque toutes les régions ». « Nous complèterons à l’automne », a-t-il promis, expliquant encore que le nombre de chargés d’affaires dépendra de l’importance de la Région. Deux sont
ainsi prévus en Paca, trois en Rhône-Alpes, cinq en Ile-de-France (4).
François Pargny
(1) Voir aussi, dans la Lettre confidentielle de cette semaine, l’article : Ubifrance (1) : la labellisation mise au régime pour cause d’austérité budgétaire
(2) Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas, Suède, Finlande, Autriche, Danemark, Pologne, Hongrie, République tchèque, Suisse, Norvège, Etats-Unis, Canada, Japon, Corée du Sud, Singapour, Taïwan, Australie, Brésil, Russie, Inde, Chine, Turquie, Ukraine, Kazakhstan, Algérie, Egypte, Tunisie, Maroc, Afrique du Sud, Nigeria, Côte d’Ivoire, Kenya, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Mexique, Argentine, Chili, Colombie, Indonésie, Malaisie, Thaïlande, Vietnam, Philippines.
(3) « mieux se nourrir », « mieux se soigner », « mieux vivre en ville » et « mieux communiquer ».
(4) Voir aussi, dans la LC N° 46 du 21/02/2013 : Ubifrance (1) : Cinq « développeurs » d’ETI sur les starting-blocks