« Les autorités françaises dans le pays ont
beau y tenir. Je ne vais pas pouvoir monter ma mission si Ubifrance ne
labellise plus ou ne subventionne plus les missions à venir à
l’étranger », confie un opérateur de mauvaise humeur, organisateur
régulier de manifestations d’accompagnement d’entreprises françaises sur les
marchés extérieurs. Pour comprendre le dépit de notre interlocuteur, veuillez taper
www.ubifrance.fr puis cliquer tout en
bas de la page successivement sur les onglets « soutien public » et
« labellisation, label France», vous découvrez alors, au beau milieu
du chapitre « organiser une opération labellisée », trois paragraphes
écrits en rouge, surmontés de la mention en lettres capitales ATTENTION !
Un long discours n’étant pas
nécessaire, en voici quelques extraits : « afin de participer à
l’effort général d’économie budgétaire, les moyens affectés à la labellisation
pour l’année 2013 ont été réduits. Cet effort a pour conséquence de geler
l’attribution de nouvelles subventions au titre de la labellisation pour
l’année en cours. L’attribution d’un label simple sans subvention restera
toutefois possible ».
100 opérations collectives seront privées de subventions
Pour mémoire, explique Ubifrance,
qui gère la procédure, la labellisation « permet à un opérateur
d’organiser, sur des zones prioritaires, des actions collectives, afin
d’accompagner un plus grand nombre d’entreprises françaises à l’international,
en abaissant leurs coûts de participation ». Plus loin sur son site,
l’agence publique précise que « les dossiers déjà labellisés représentent
à ce stade deux tiers de l’activité attendue au titre de la labellisation en
2013 ». Pour cette
année, poursuit Ubifrance, « les dossiers en cours d’instruction (ajournés
ou déposés) se verront proposer, s’ils sont acceptés, un label simple sans
subvention ».
D’après nos informations, ce seront ainsi
au total 100 opérations collectives pourtant inscrite au programme France 2013 qui seront privées de subventions.« L’État a besoin d’argent.
Ubifrance a été sommée d’économiser cinq millions d’euros à la demande du ministère », a
assuré à la Lettre confidentielle (LC) une autre source proche de l’agence publique, qui estime à environ 600 000 euros le montant économisé grâce à la non labellisation de ces opérations. Sollicité par la LC, Christophe Lecourtier a d’ailleurs confirmé cette nouvelle donne (1)
Le même processus s’appliquera
pour les salons ou missions proposés en 2014. « Bref, commente
l’interlocuteur de la LC, comme il n’y aura plus que deux
comités de labellisation par an, contre un par mois jusqu’à présent, vous aurez
intérêt à ce que vos projets déposés pour 2014 soient retenus lors du prochain
comité de sélection en septembre. Et toujours sans subvention ! »,
s’agace-t-il. Cerise sur le gâteau, « des dérogations pourraient être
obtenues, mais à condition que les pays concernés figurent parmi les 47 cibles
prioritaires définies par le ministère du Commerce extérieur. De quoi laisser
beaucoup de monde sur le tapis», soupire notre interlocuteur.
François Pargny
(1) Lire dans la LC de cette semaine : « Ubifrance (2) : Christophe Lecourtier explique les coupes budgétaires »