Le ministère de l´Industrie, de l´Énergie et des PME tunisien a fixé comme objectif à l´horizon 2016 le doublement des exportations industrielles.
D´après la récente étude sur « la stratégie industrielle nationale », publiée par l´Agence de promotion de l´industrie (API), les ventes à l´étranger devraient dépasser 17,5 milliards d´euros.
Une illustration du volontarisme de la Tunisie en matière d´exportations est la mise en place de la zone de libre-échange avec l´Union européenne (UE) « avec deux ans d´avance, le 1er janvier 2008 », se félicitait l´ambassadeur de France en Tunisie, Serge Degallaix, lors d´un séminaire à Tunis, le 6 décembre dernier, sur « les prochaines étapes de la libéralisation ».
Depuis l´accord d´association conclu en 1995, remarquait-il, « les échanges avec l´Union européenne ont quadruplé et la Tunisie est devenue excédentaire avec l´Europe ». En 2007, les exportations totales de cet État du Maghreb vers l´UE se sont élevées à 8,9 milliards d´euros, d´après l´Office européen Eurostat ; 84 % étaient générés par l´industrie, contre 40 % seulement en 1995. À partir de 1996, les ventes tunisiennes à l´UE ont progressé de 10 % par an.
Plus de 2 200 entreprises industrielles à participation européenne opèrent aujourd´hui en Tunisie. « Nous ne devons surtout pas oublier que 80 % de nos exportations sont le fruit des sociétés étrangères ou à capital étranger implantées sur place », souligne Noureddine Zekri, directeur général de l´Investissement extérieur.
C´est pourquoi l´objectif en matière d´investissements industriels à l´horizon 2016 est aussi important. Il est prévu que le montant en triple pour atteindre environ 1,8 milliard d´euros. Dans dix ans, les industries mécaniques, électriques et électroniques (IME) devraient compter pour 46 % des exportations industrielles, contre 25 % en 2006.
Ce serait la plus forte progression (+ 13,2 % par an), devant celles des industries agroalimentaires (+ 9 %), du textile, de l´habillement, du cuir et des chaussures (+ 5,1 %). C´est aussi dans les IME que les investissements devraient augmenter le plus (+ 11,3 % par an).
François Pargny