La Chambre de commerce et d’industrie française en Chine (CCIFC), la CCI de Paris et le think
tank Premier cercle ont organisé la première édition
des Trophées Chine, destinés à de grandes entreprises de plus de
200 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’international. Deux entreprises ont été primées à cette occasion: Seb et Air Liquide.
Au total, le cabinet de
consultants OC&C Strategy Consultants, basé en Chine à Shanghai et Hong-Kong, a contacté 170 entreprises
entre mars et avril 2012. Sur ce total, 17,
« dont la présence en Chine est remarquable », ont été
« nominées ». « Entre 2000 et 2011, les 17 nominés ont vu
leur chiffre d’affaires dans ce pays croître de 21 % par an, alors que la
progression n’était globalement que de 5 % dans le monde », dévoile
Frédéric Fessart, Associate Partner chez OC&C.
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Si Air Liquide, Air France-KLM,
Bureau Veritas, Ingenico ou encore Ipsos sont tous numéros un en Chine,
« nous ne sommes pas les meilleurs. Notre marge de progression est,
toutefois, grande, quand on pense que l’Allemagne exporte plus de trois fois
plus que la France et compte sur place 5 000 entreprises contre 1 500
pour notre pays », observe Daniel Dannenberg, directeur du bureau
d’OC&C en Chine.Les groupes Seb et Air Liquide
ont été primés, le spécialiste de l’électroménager recevant le trophée de l’Audace
et le fournisseur de gaz industriels celui de la Croissance. Un
troisième prix, le trophée Alliance, sera attribué à une entreprise ayant noué
un partenariat, le 24 novembre, à Pékin, lors du gala de la CCIFC.« Seb a fait le choix de la culture
chinoise, en acquérant la
société Supor en 2006-2007, après le succès mitigé d’une
joint-venture avec la municipalité de Shanghai », relate son P-dg, Thierry
de La Tour d’Artaise. Ce rachat, le premier d’une société cotée par une
entreprise étrangère, a permis au spécialiste français de mieux connaître le
marché domestique, les habitudes culinaires locales et d’adapter ses articles.Confronté au départ à la barrière
de langue, Seb a introduit l’anglais chez Supor et des cadres parlant cette
langue ont également été recrutés. Parallèlement, 150 personnes ont été
embauchées au marketing et à la recherche et, comme le pays est gigantesque,
une force de vente de 6 000 démonstratrices a été constituée.Ce mélange d’adaptation à une
culture étrangère et de modernisation de l’entreprise chinoise lui permet
aujourd’hui de bénéficier de la montée en puissance de la classe moyenne, au
moment où l’urbanisation croît et la distribution moderne apparaît. Avec
12 000 collaborateurs en Chine, Seb y a ainsi réalisé des ventes de 500
millions d’euros en 2011, soit une hausse annuelle moyenne de 27 % en cinq ans,
sur un chiffre d’affaires global à l’international de 4 milliards, en
progression seulement de 8 %.Si le fabricant d’articles
culinaires dispose de cinq sites industriels, Air Liquide, pour sa part, en
possède 60 sur tout le territoire. Et ce n’est pas fini. Le groupe vient de
lancer la construction d’une nouvelle usine qui produira de l’hydrogène à
partir de fin 2013 au sein du Liaoyang Aromatics and Fine Chemical Park, dans
la ville de Liaoyang (nord de la Chine).« Progressivement, nous
avons pris le contrôle des joint-ventures de production que nous formions sur
place et avons constitué une équipe de 4 000 personnes. Chaque année la
société recrutait 500 à 600 personnes, notamment des ingénieurs des
universités, dont certains sont devenus de véritables experts dans leur
domaine », rapporte Rémi Charachon, P-dg d’Air Liquide China.Dès le départ, le groupe français
a estimé que « pour être numéro un mondial, il faut être numéro un en
Chine ». Il n’a pas hésité à y investir 500 millions d’euros entre 2004 et
2008. Puis, à partir de 2007, 300 millions ont été engagés chaque année.
Résultat : en dix ans, les ventes en Chine ont progressé de 35 % chaque
année pour représenter environ 5 % du chiffre d’affaires monde du groupe, qui
s’élevait à 14,5 milliards d’euros en 2011. L’exercice passé aura ainsi été la
meilleure année en nombre de contrats remportés. -
« La Chine doit rester en
haut de l’agenda des entreprises françaises. Elle va demeurer au centre de
l’échiquier mondial dans les dix ans à venir », a affirmé Serge Blanchard,
partner chez OC&C Strategy Consultants,« Le poids de la Chine dans
la croissance mondiale est passé de 7 % à 21 % entre 2000-2005 et
2005-2011 », selon Serge Blanchard. Il sera encore de 22 % de 2011 à 2017,
d’après les analyses d’OC&C reposant sur les données fournies par le Fonds
monétaire international.François Pargny
Moci pratique:
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