À quelques jours de l’ouverture des Rencontres 2012 de l’Amrae, Association pour le management des risques et assurances de l’entreprise, dont Le Moci est partenaire, son président, Gilbert Canaméras, par ailleurs directeur des financements et du management des risques du groupe Eramet, fait un point sur l’évolution du métier de risk manager, dont les facettes sont devenues multiples.
Le Moci. Le programme des prochaines Rencontres de l’Amrae laisse apparaître un large panel de risques que gèrent les risk managers, des risques dommages aux risques plus nouveaux tels que ceux liés à la cybercriminalité ou à l’environnement en passant par les risques responsabilité civile, d’investissement, de paiement. Qu’est-ce, qu’au fond, que le risk management ? Y a-t-il des risques plus dominants que d’autres, notamment à l’international ?
Gilbert Canaméras. Le risk management est la méthode qui permet d’identifier, d’apprécier et d’évaluer les risques pour décider de les éliminer, de les contrôler ou de les transférer. Cette méthode est globale : elle s’applique à tous les risques possibles auxquels est confrontée une entreprise, y compris lorsqu’elle travaille à l’international. Les risques sont plus dominants que d’autres par rapport à une époque ou à une période, plus que par rapport à un lieu géographique. C’est sans doute la grande leçon de la crise actuelle : il y a quelques années, on aurait dit que bien évidemment le risque dominant à l’international était le risque politique et le risque de crédit.
C’est de cette manière que sont construits la plupart des guides pays. Or avec la crise, on se rend compte qu’un risque politique peut survenir non seulement dans un pays émergent mais également dans les pays dits avancés.
Tout comme le risque événements naturels existe dans tous les endroits de la planète. L’espace-temps a pris le dessus sur l’espace-lieu.
Le Moci. Le risk management est-il un concept réservé aux grandes entreprises ou le retrouve-t-on, en tant que tel ou par bribes, dans les ETI, voire les PME ?
Gilbert Canaméras. Le risk management s’est d’abord développé dans les entreprises cotées en Bourse pour des raisons de devoir d’information aux parties prenantes (en particulier les actionnaires et les organismes de contrôle).
Aujourd’hui, cette pratique s’étend aussi aux entreprises petites ou de taille moyenne. Ce sont en effet très souvent ces entreprises sous-traitantes de grands groupes qui imposent leurs standards dans leurs appels d’offres. En outre, lorsqu’elles sont exportatrices, les États où elles opèrent leur prescrivent ces règles de bonne gestion. Des pays comme le Brésil ou même la Chine imposent aux entreprises des mesures de contrôle des risques, notamment pour ceux liés à l’environnement.
Le Moci. Que fait l’Amrae pour « démocratiser » les bonnes pratiques et les diffuser dans les PME ?
Gilbert Canaméras. L’Amrae a fait de la diffusion et de la formation aux règles de risk management à l’adresse des PME-PMI un de ses axes majeurs de développement.
En effet, dès 2012, elle organisera en province des manifestations de sensibilisation à ces questions pour se rapprocher des PME locales qui constituent le tissu industriel français.
Propos recueillis par Christine Gilguy
Repère
L’Amrae est une association professionnelle privée qui compte 768 membres (764 fin 2010), dont plus de la moitié (419 fin 2011) travaille dans des entreprises françaises, industrielles et de services (dont la plupart de celles du CAC 40). Sa vocation affichée est de développer la « culture » de la gestion des risques dans les organisations, l’aide de ses membres dans leurs relations avec les acteurs du monde de l’assurance et les pouvoirs publics. Elle les conseille dans l’appréciation des risques, la maîtrise de leurs financements et de leurs dépenses d’assurance.
L’Amrae a développé à l’attention de ses membres plusieurs types d’activités, dont des programmes de formation et de conférences. Son événement phare est constitué par les trois jours de rencontres qu’elle organise chaque année à Deauville, début février.
Site : www.amrae.fr
Rencontres Amrae 2012 du 8 au 10 février à Deauville
Plus de 1 900 participants l’an dernier. Les Rencontres de l’Amrae attirent, chaque année, un nombre croissant de participants, signe que les risques auxquels sont confrontées les entreprises deviennent des préoccupations majeures, qu’ils soient assurables ou non, qu’ils proviennent des perturbations du climat, des systèmes d’information ou encore de l’internationalisation des entreprises et de leurs risques. Un moment privilégié durant lequel se rencontrent les professionnels des entreprises et ceux des métiers comme l’assurance, le courtage en assurance ou encore la gestion des risques. Les 20e Rencontres donneront lieu à un programme de conférences et d’ateliers particulièrement riche (l’ensemble du programme est téléchargeable sur le site Internet de l’Amrae, à la rubrique « Rencontres »).
À l’occasion de la sortie début février de l’édition 2012 du guide Moci « La gestion du poste client à l’international », Le Moci animera le 9 février, à partir de 11 heures, un atelier consacré au thème du « risque client dans un pays en crise », avec la participation de Jean-Claude Asfour, consultant et auteur du guide, Jean-Didier Clémençon, vice-président de l’AFDCC et credit manager de Bull, Thierry Graffin, directeur adjoint arbitrage de Coface et Philippe Puigventos, directeur général associé de Diot Crédit.
Contact : Julie Orleach ou Sophie Bréard
Tél. : 02 31 14 14 88 ou 02 31 14 14 19
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