Le Canopée, navire cargo à propulsion vélique conçu par la compagnie bretonne Zéphyr & Borée pour transporter des engins spatiaux a effectué sa première traversée transatlantique et commerciale vers la Guyane avec succès. De quoi confirmer le potentiel de cette solution de transport décarbonée.
Le chargeur, Bolloré Logistics, s’en félicite dans un communiqué : il a organisé en début d’année le transport porte à porte d’un satellite et de ses différents composants depuis le site de son client à Toulouse jusqu’au Centre spatial guyanais de Kourou. « Le chargement, atteignant un poids total de 42 tonnes, a été transporté sur près de 7000 km sur une durée de 3 semaines » précise le logisticien, qui se targue d’être le premier chargeur à « à transporter du fret à bord du cargo à voile Canopée ».
Dans le détail, ce navire cargo de nouvelle génération a été conçu par Zéphyr & Borée pour le transport de fusées et de satellites : il offre notamment des conditions vibratoires très faibles permettant de limiter l’impact des chocs et des vibrations que peuvent subir les composants pendant un transport longue distance. Et le mode vélique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % à 30 % par rapport à la propulsion classique.
Pour le logisticien, le pari du vélique fait partie de sa stratégie, depuis 2018, pour réduire l’empreinte carbone de ses activités et de celles de ses clients. Récemment, il a rejoint, en 2022, d’autres grands chargeurs dans l’Alliance des chargeurs pour un transport maritime décarboné, qui a sélectionné Zéphyr & Borée pour créer de toute pièce une ligne maritime transatlantique s’appuyant sur le vélique.
« La propulsion vélique est une solution d’avenir que nous explorons avec grand intérêt, confirme Rédouane Akchouch, directeur commercial Europe pour l’aéronautique et la défense chez Bolloré Logistics, cité par le communiqué. Elle présente l’avantage de satisfaire toutes les contraintes techniques demandées par l’industrie spatiale mais aussi d’offrir un plan de transport décarboné sur une distance de plusieurs milliers de kilomètres. Les données collectées ainsi que le retour d’expérience de ce premier transport ont largement conforté notre analyse préalable et notre volonté de poursuivre notre collaboration pour de futurs projets. »