A contre-courant de certains de leurs concurrents, les fondateurs d’Ocean Alliance, la plus importante maritime alliance opérationnelle, dont CMA CGM, font le pari de la stabilité en annonçant la prolongation de leur accord de coopération jusqu’en 2032.
Si Maersk et MSC ont annoncé il y a deux ans déjà leur volonté de mettre fin à leur alliance 2M à l’issue de l’échéance de cet accord en 2025 et que The Alliance (Hapag-Lloyd, Yang Ming, ONE, HMM) bat de l’aile avec la défection probable d’Hapag-Lloyd (lire plus bas), les fondateurs d’Ocean Alliance ont choisi au contraire de la renouveler pour cinq ans. Un protocole d’accord (MoU) a été signé en ce sens le 27 février à Shanghai entre les dirigeants de CMA CGM, Cosco Shipping, Evergreen et OOCL (notre photo).
Le contexte international, marqué par un ralentissement du commerce international et des perturbations de routes maritimes majeures (blocage du canal de Panama pour cause de sécheresse, blocage du canal de Suez pour cause d’insécurité dans le Golfe d’Aden), mais aussi le retour à la normal du marché du fret, a sans doute contribué à cette décision. D’autant plus que contre toute attente, Maersk a annoncé mi-janvier dernier son rapprochement avec Hapag-Lloyd pour sceller une coopération à partir de 2025, signe que malgré les recompositions en cours, la coopération maritime a encore de beaux jours devant elle.
De fait, CMA CGM justifie la prolongation d’Ocean Alliance par la recherche de stabilité. « Depuis sept années, Ocean Alliance contribue à la stabilité des chaînes d’approvisionnement, dans le respect de toutes les lois et réglementations applicables, lit-on dans son communiqué. Avec cette extension, elle poursuivra son objectif principal : fournir la meilleure offre de services aux clients respectifs de ses partenaires dans les années à venir ».
Large réseau de ports desservis, escales directes et temps de transit optimisés font partie des avantages mis en avant par le groupe français vis à vis de ses clients. Cette alliance est estimée comme la plus puissante au niveau mondial en termes de capacité de transport de conteneurs, sa flotte étant estimée à 303 porte-conteneurs cumulant 4,22 millions d’EVP (équivalent vingt pieds).
L’armateur français, qui a massivement investi dans l’acquisition de navires moins polluants (propulsion GNL, notamment) ces dernières années pour tenir son engagement de neutralité carbone en 2050, met aussi en avant ses engagements en termes de décarbonation, insistant sur le fait qu’il « s’apprête à exploiter plus de 120 porte-conteneurs qui pourront être propulsés avec des énergies bas carbone d’ici 2027, dont une partie est déjà déployée sur le réseau Ocean Alliance ».
C.G