La Conseil de l’Union européenne a donné le 19 février le coup d’envoi de sa mission navale en mer Rouge « Aspides » pour protéger les navires commerciaux. Une annonce applaudies par les acteurs du secteur des transports maritimes.
« Bouclier protecteur ». Tel est le nom, Aspides (du grec ancien ἀσπίς ou aspís, « bouclier »), de l’opération navale européenne en réponse à la recrudescence d’attaques houthies dans le détroit de Baab el-Mandeb. Chargée de protéger les eaux de la région, elle sera également présente dans le détroit d’Ormuz ainsi que dans les eaux internationales de la mer Rouge, du golfe d’Aden, de la mer d’Arabie, du golfe d’Oman et du golfe Persique.
Basé à Larissa, en Grèce, le quartier général cette opération de l’Eunavfor, la force navale européenne, travaillera en étroite collaboration avec le dispositif de l’opération Atalante, initiée par la France, afin de protéger les navires marchands des attaques de pirates et de terroristes dans le golfe d’Aden et l’océan Indien. Proches du régime de Téhéran, les Houthies du Yémen mettent en péril la sécurité de cette route maritime essentielle au commerce mondial Asie-Europe pour manifester leur soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza. Les attaques se sont en effet multipliées depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, en octobre, obligeant les compagnies à dérouter leurs navires vers le cap de Bonne-Espérance.
Trois vaisseaux sous commandement européen
Aspides aura un « mandat défensif », insiste un communiqué du Conseil de l’UE. Ses opérations seront dirigées par Vasilios Griparis, officier supérieur de la marine grecque, tandis que le contre-amiral italien Stefano Costantino assurera le commandement de la force.
Pour l’heure, plusieurs pays dont la Belgique, l’Italie, l’Allemagne et la France ont annoncé leur participation, tandis que l’Espagne a refusé, selon un article des Echos. D’après l’agence Reuter, citant des diplomates européens, trois bateaux seraient placés sous commandement européen. Pour rappel, l’Allemagne dispose d’une frégate sur place et la France de deux (le « Languedoc » et l’« Alsace »). Sans surprise, la mise en place de ce dispositif de protection des principales lignes de communication maritimes en mer Rouge a été chaleureusement accueillie par les armateurs.
Les armateurs saluent le lancement d’Aspides
Sotiris Raptis, le secrétaire général de l’Association des armateurs de la Communauté européenne (European Community Shipowners’ Association, ECSA) a ainsi déclaré que « la présence européenne dans la région par le déploiement de l’opération Aspides est essentielle pour faire face aux risques de sécurité pour le transport maritime commercial et contribuera à assurer la sécurité de nos gens de mer. Nous encourageons et soutenons tous les efforts coordonnés, y compris la diplomatie, contribuant à la désescalade de la crise dans la région ».
Cette bonne nouvelle pour le transport maritime survient plus de deux mois après la mise en place de « Prosperity Guardian » par les Etats-Unis, le 18 décembre dernier. Cette opération navale multinationale réunit une coalition de dix pays, dans le même objectif de protéger le transport maritime dont le trafic s’est effondré depuis mi-novembre. La France coopère mais ne participe pas à cette coalition.
Sophie Creusillet