La dégradation de la situation sanitaire en Chine fait planer le doute sur une amélioration du marché du fret mondial, pointe dans une note la plateforme américaine de visibilité en temps réel des chaines d’approvisionnement Project44.
La crise sanitaire n’a pas fini de peser sur le fret maritime. « L’apparition du variant Omicron en Chine, qui pourrait affecter la production dans les mois à venir, fait partie des principales préoccupations pour remettre les supply chains mondiales sur pied », souligne les analystes de Project44 dans une note du 10 janvier.
Depuis deux semaines, l’apparition de nouveaux cas a en effet provoqué des mesures de confinement à A Xi’an, ville de 13 millions d’habitants dans le nord-ouest du pays. Idem depuis le 9 janvier dans le centre à Anyang (5 millions d’habitants). Et à moins de 30 jours des JO d’hiver de Pékin, les autorités ont déclaré le 8 janvier le confinement de la ville portuaire de Tianjin, située à une demi-heure de TGV de la capitale chinoise, après la découverte de deux cas de Covid par le variant Omicron.
L’activité des ports chinois pourrait à nouveau être perturbée
La Chine pratique en effet une politique « zéro Covid » dont les effets sur le transport maritime et le commerce mondial sont aussi immédiats qu’implacables. En 2021, des cas de Covid détectés parmi le personnel des ports de Yantian et Ningbo avaient déclenché leur fermeture et ajouté encore à la pagaille.
Les conséquences de la fermeture du port de Tianjin (notre photo) seraient un nouveau coup dur pour le fret maritime. Ce port, qui a annoncé avoir dépassé les 20 millions d’EVP en 2021, est en effet le plus grand du nord de la Chine. Pour l’heure, les autorités du port ont annoncé avoir testé 4 920 employés au 9 janvier et rapportent une activité normale.
Les retards s’accumulent entre l’Europe et la Chine
Cette incertitude sur l’évolution de la situation sanitaire en Chine incite les analystes de Project44 à la prudence quant à une éventuelle amélioration du marché du fret maritime pour les expéditeurs en 2022 : « Bien que des améliorations marginales aient été apportées à la fois aux taux et aux performances en matière de ponctualité sur certaines voies commerciales, les capacités restent limitées sur le marché du fret » notent-ils.
Ces mesures de confinement surviennent alors que les retards entre les ports européens et chinois se sont envolés de 172 %, à 1,65 jours, en 2021 par rapport à 2020, selon les données de Project44. Les retards moyens d’expédition de la Chine vers les ports de la côte ouest des États-Unis ont quant à eux bondi de 114 % à 2,46 jours.
En 2022, les expéditeurs devront donc continuer à s’armer de patience.
Sophie Creusillet