Les économistes de la Cnuced ont évalué le coût des objectifs de développement durable (ODD) pour 48 pays afin de mieux guider leurs dirigeants dans leurs choix d’investissements et de dépenses. Parmi eux, la transition énergétique, secteur actuellement en plein essor, devrait nécessiter 5 800 Milliards de dollars (Md USD) par an entre 2023 et 2030. Montant qui est actuellement loin d’être atteint.
Passer des hydrocarbures à des énergies plus vertueuses sur le plan environnemental va supposer d’importants investissements. C’est ce que confirme un rapport de la Cnuced paru le 18 septembre, alors que les dirigeants de la planète se réunissent à New York pour le sommet des Nations Unies sur les ODD.
Le montant global de 5 800 Md de USD (Md USD) estimé pour la réalisation de la transition énergétique correspond à 19 % du PIB des 48 économies en développement étudiées et à 1 271 USD par personne. C’est à ce prix que pourront être atteints des objectifs tels que l’accès universel à l’électricité et l’amélioration de l’accès à des énergies propres.
Les Etats concernés par ce calcul comptent 19 économies à « revenus faibles » ou « moyens inférieurs », tandis que les 29 autres se situent dans la catégorie des revenus « moyens supérieurs » ou « élevés ». Ensemble, ils réunissent 68 % des personnes vivant dans les économies en développement du monde entier.
Les pays les moins avancés portent le fardeau le plus lourd
Certaines nations, souligne la Cnuced, sont particulièrement vulnérables, en raison de facteurs géographiques ou de développement. Il s’agit de neuf pays en développement sans littoral (PDSL), de huit petits Etats insulaires en développement (PEID) et de six pays les moins avancés (PMA).
Si l’on décompose le coût total, 80 % devraient être dépensés dans les économies en développement à revenu moyen supérieur et à revenu élevé. Le coût annuel par personne dans ces pays, qui s’élève à 2 042 USD, est plus de quatre fois supérieur à celui des économies à revenu faible ou moyen inférieur.
Parmi les pays les plus vulnérables, les PEID sont confrontés au coût annuel par personne le plus élevé, soit 1 703 USD, contre 695 USD pour les pays en développement sans littoral et 379 USD pour les pays les moins avancés. Par rapport à leur économie nationale, les PMA supportent le fardeau le plus lourd, puisqu’ils ont besoin de près de 46 % de leur PIB pour la transition énergétique.
Il faudrait augmenter les dépenses de plus de 5 %
Malgré l’urgence des besoins, la trajectoire actuelle des dépenses publiques laisse un déficit annuel de 286 Md USD. Pour combler cet écart, il faudrait une augmentation de 5,2 % des dépenses annuelles, a calculé la Cnuced.
En utilisant le coût médian par habitant de l’étude et en l’extrapolant à toutes les économies en développement, le total des dépenses annuelles nécessaires atteindrait 7 300 Md USD. Par rapport à une trajectoire de dépenses publiques habituelle et l’écart annuel serait alors de 320 Md USD.
Un examen plus approfondi révèle que 98 % de l’écart se situe dans les économies en développement à revenu moyen supérieur et à revenu élevé. Bien que les PMA aient besoin d’une grande partie de leur PIB, ils ne sont confrontés qu’à un déficit annuel de 2 Md USD, tandis que les pays en développement sans littoral ont un déficit de près de 5 Md USD et les petits Etats insulaires en développement d’un peu plus de 3 Md USD.
S.C.