« A la fin de l’année, les chiffres ne devraient pas être mauvais », expliquait Olaf Schmidt (notre photo), le directeur général adjoint du pôle Textiles et textiles techniques de Messe Frankfurt, lors de la présentation, le 17 octobre à Paris, de l’édition 2014 du salon spécialisé Heimtextil. Un pronostic encourageant, après une année 2012 difficile.
En effet, l’an dernier, d’après l’Association européenne de l’habillement et du textile (Euratex), le chiffre d’affaires de l’industrie textile en Europe a régressé de 3,7 % pour tomber à 80,6 milliards d’euros. En Allemagne, pour le linge de maison et le textile technique, la situation n’était pas meilleure. Si l’activité était stable dans le commerce, les ventes de l’industrie affichaient un recul de 4,1 %. Toutefois, avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 11,3 milliards d’euros l’an passé, l’industrie y retrouvait le niveau de 2008, juste avec la crise, qui s’était traduite par un creux terrible en 2009 à 9,3 milliards.
La France, absente du Top 10 des importateurs
Le premier semestre de cette année n’est pas encourageant, les ventes dans l’industrie ayant subi un nouveau retrait de 2,9 % à 5 milliards d’euros. Toutefois, « l’Allemagne est un pays très exportateur et nous avons connu dans ce domaine une hausse légère de 0,2 % », remarque Olaf Schmidt. Le taux d’exportation en 2012 s’élevait à 44,1 %.
Si la France figure parmi les dix premiers pays clients de l’Allemagne, en revanche, elle est absente du Top 10 des pays fournisseurs. « La France n’est pas très présente sur le marché allemand du textile de maison et du textile technique », confirme Michael Scherpe, P-dg de Messe Frankfurt France. « Les entreprises françaises ne veulent communiquer que chez elles. Certaines se sont retirées de Heimtextil, pensant que c’est mieux en France », déplore ce dirigeant allemand, familier de l’Hexagone où il vit de longue date.
Résultat : la France a perdu des parts de marché outre-Rhin, « parce que ses entreprises n’étaient plus sur le marché international ». Or, selon lui, « pour gagner, il faut combattre » et donc « accepter d’être à côté de ses concurrents » dans les grands rendez-vous mondiaux comme Heimtextil.
François Pargny