Tendance secteur : le naval militaire s’exporte bien

Du 25 au 29 octobre se tient au Parc des expositions du Bourget la 22ème édition du salon Euronaval, le plus important événement au monde dédié au naval militaire et à la sécurité en mer (hors construction de navires). Pas moins de 400 exposants issus de 37 pays verront défiler 80 délégations officielles et des visiteurs venus d´une centaine de pays. Cette année, la participation italienne, américaine, allemande, israélienne ainsi que russe est particulièrement notable.

Alors que le sous-marin nucléaire Charles de Gaulle collectionne les incidents et que le Chef d´Etat-Major de la Marine a fait savoir le 20 octobre dernier que la Marine française est au bord de la rupture capacitaire, il est paradoxal que le naval militaire français soit performant à l´export, grâce notamment au sous-marin Scorpène et à ses dérivés qui sont un réel succès (Espagne, Pakistan, Inde, Malaisie, Chili, Brésil). Le naval a représenté 45 % (hors hélicoptères) des commandes étrangères d´armement français en 2009, avec l´appoint du Brésil il est vrai.

En effet, un très important programme a démarré avec le Brésil : un sous-marin nucléaire SNA livrable en 2025 avec transfert de technologie, quatre sous-marins dérivés du Scorpène, dont trois seront construits au Brésil entre 2018 et 2021, une nouvelle base et un nouveau chantier naval. Dans les perspectives futures, l´Inde vient de lancer un appel d´offres international pour acquérir 6 sous-marins (dont 4 assemblés en Inde). Bien que les Français soient en train de construire 6 sous-marins Scorpène destinés à la marine indienne, ils seront mis en concurrence avec un allemand (TKMS), un espagnol (Navantia) et des chantiers russes.

En revanche, la vente de quatre BPC (bâtiments de projection et de commandement) à la Russie semble de plus en plus incertaine car Moscou a lancé un appel d´offres. Le chantier naval russe OSK, en partenariat avec le sud-coréen Daewoo, propose le Dokdo, moins autonome que le BPC mais surtout bien moins cher, avec la création d´un chantier naval en Extrême-Orient russe. La France propose déjà une version allongée du BPC à l´Australie.

Quant aux frégates franco-italiennes FREMM, une seule sera livrable au Maroc en 2013. L´achat de six FREMM par la Grèce semble incertain vue la situation financière du pays. Les Algériens ont commandé 6 FREMM aux Italiens qui sont à couteaux tirés avec les Français pour fournir 18 FREMM au Brésil. Pour ce matériel, Paris nourrit également des espoirs du côté de l´Arabie Saoudite.

Jean-François Tournoud