Heureusement que nous avons la pharmacie ! Tel est un peu le slogan du Leem (Les Entreprises du Médicament), le syndicat professionnel des entreprises pharmaceutiques implantées en France. Même s´il elle ne représente que 5,5 % du marché mondial, la pharmacie made in France a exporté 44,7 % de son chiffre d´affaires 2008 (47,36 milliards d´euros), soit 21,16 milliards d´euros. Avec des importations à hauteur de 14 milliards d´euros, le secteur a dégagé un excédent de 7,1 milliards, un des rares enregistrés l´année dernière. Il était même en croissance de 22 % par rapport à 2007.
Sans grande surprise, les exportations françaises pharmaceutiques étaient destinées à presque 60 % vers l´Europe, suivie par les Amériques (16 %), l´Afrique (9 %), l´Asie (7,3 %), le Moyen-Orient (5,7 %), et l´Océanie (2,3 %). Les pays ayant acheté plus d´un milliard d´euros de médicaments fabriqués en France ont été : les Etats-Unis (11,11 % des exportations totales de produits pharmaceutiques), la Belgique (9,16 %), l´Allemagne (8,38 %), l´Italie (6,43 %), le Royaume-Uni (5,47 %), et l´Espagne (5,27 %).
A noter que l´Algérie, la Russie ou la Turquie figurent parmi les quinze premiers marchés du médicament français. A l´importation, l´Allemagne (20,5 % des importations pharmaceutiques françaises), les Etats-Unis (15,4 %), le Royaume-Uni (12,5 %), et la Suisse (8,1 %) concentrent pas loin de la moitié (47,5 %) des achats français.
Les bons résultats du médicament français occultent cependant plusieurs réalités. L´import-export est en partie alimenté par les échanges transnationaux entre les grands groupes, les dix premiers réalisant 48 % du chiffre d´affaires total. D´autre part, à long terme, la position française est menacée. En effet, elle est très peu productrice de biotechnologies (hormis les vaccins et l´insuline), d´où seront issus les remèdes de demain. De plus, les produits d´origine chimique qui constituent l´essentiel de l´export deviennent progressivement des génériques.
Jean-François Tournoud