L´Union des Industries Chimiques (UIC) a organisé le 23 mars dernier son traditionnel point de presse pour présenter le bilan 2009 du secteur et les perspectives. Dépendant de l´activité des secteurs industriels, la chimie a pris la crise de plein fouet. Son chiffre d´affaires 2009 (67,6 milliards d´euros) a baissé de 18 %. Même en volume, que ce soit pour le secteur chimique ou la pharmacie, la baisse a été d´environ 9,7 %. La chimie minérale (- 21,2 %) et les spécialités chimiques (- 14,4 %) étant les plus touchées.
Si la part à l´export (62,6 %) a légèrement progressé par rapport à 2008 (61,1 %), cela ne se traduit pas dans le chiffre d´affaires puisque les exportations et les importations ont baissé d´un peu plus de 16 milliards chacune. La chimie (pharmacie comprise) n´en reste pas moins le premier secteur exportateur et génère le troisième excédent commercial. En 2009, seuls quatre secteurs ont dégagé un solde commercial positif : les savons-parfums-entretien (+ 6,855 milliards d´euros), la pharmacie (+ 5,124 milliards), les spécialités chimiques (+ 1,261 milliard), et la chimie organique (+ 928 millions).
A l´échelle mondiale, l´Asie est depuis 2005 la première région de production chimique avec 38,7 % (Chine [17,3 %], Japon [7 %], Corée [3,2 %], Taïwan [2,4 %] et Inde [2,3 %]). L´Europe arrive en deuxième position avec 32,5 % (Allemagne [7,1 %], France [4,4 %], Royaume-Uni [3,5 %], Italie [3 %]). Enfin, les Amériques arrive en troisième avec 26,9 % (Etats-Unis [17,8 %], Canada [3,1 %]). Deux tiers des exportations françaises 2009 étaient destinées aux marchés de l´Union européenne.
2010 est une année de convalescence avec une production en volume qui devrait croître de 5,5 % en France. L´UIC n´anticipe pas de reprise pour son secteur avant 2011, voire 2012. Pour l´avenir, l´Asie s´affirme comme de plus en plus menaçante puisque la production chimique y a quasiment triplé en dix ans alors que la production mondiale doublait. S´y ajoutent des contraintes fiscales et réglementaires, des rigidités administratives, une dispersion de sites industriels, des freins logistiques, un coût en hausse de l´énergie, ainsi que le protectionnisme de certains marchés qui sont autant de défis que devra surmonter l´industrie chimique «Made in France».
Jean-François Tournoud