A quoi jouent les forces politiques albanaises ? L´année 2009 était, pourtant, sur de bons rails, puisque Tirana avait déposé en avril sa candidature à l´Union européenne (UE). Mais voilà que depuis juin de la même année, le gouvernement conservateur est en conflit avec l´opposition socialiste qui conteste les résultats des élections législatives.
« Ce n´est pas ce que nous attendons d´un pays qui se trouve dans une phase aussi avancée dans ses relations avec l´UE », a prévenu Diego López Garrido, secrétaire d´Etat aux Affaires européennes de l´Espagne, rapportait, le 17 mai dernier, le site eurosduvillage.eu. Malgré les avertissements de la présidence espagnole de l´UE, relayée par la Commission européenne, rien n´y fait. Une réelle déception pour les Vingt-Sept qui se sont engagés à soutenir la transition de cet ancien Etat centralisé vers une économie libérale.
En France, Ubifrance organise, le 26 mai, un séminaire pour vanter un pays « sur la voie de l´intégration européenne ». Et lors de son dernier examen des politiques commerciales de l´Albanie, l´Organisation mondiale du Commerce (OMC) s´est félicitée des progrès d´une économie « orientée vers le marché ». Dans un communiqué de presse du 28 avril 2010, l’OMC souligne la forte croissance économique du pays tout le long de la période 2002-2008, de 5,8 % par an.
Le processus de réforme doit être « poursuivi et renforcé », mais déjà beaucoup a été fait, notamment en matière d´ouverture aux capitaux extérieurs. Selon l´OMC, « les investissements sont soumis aux mêmes conditions qu´il s´agisse d´investisseurs étrangers ou nationaux, l´unique exception étant le régime de propriété foncière. Aucune autorisation préalable n´est nécessaire à la réalisation d´investissements ».
Dans le cadre de son élargissement, l´UE avait, toutefois, noté quelques « préoccupations » quant à la rapidité et la transparence des procédures judiciaires, la propriété intellectuelle ou encore l´agriculture.
François Pargny