Nicolas Sarkozy se rendra au Pakistan en juillet. Durant son séjour, le président français devrait engager les deux pays dans la voie du partenariat économique, comme vient de le révéler la lettre électronique Moci news (n°140 du 18 février). A l´instar de la communauté internationale, Paris entend soutenir le Pakistan, Etat démocratique mais instable, fragilisé par le terrorisme qui se répand à partir d´Afghanistan.
En janvier, Anne-Marie Idrac, la secrétaire d´Etat française au Commerce extérieur, aurait promis à Hina Rabbani-Khar, la secrétaire d’Etat pakistanaise aux Finances et affaires économiques, qu´elle recevait à Paris, d´intervenir auprès des partenaires de la France dans l´Union européenne (UE) pour faciliter l´entrée des produits pakistanais dans l´UE. Le débat porterait sur l´obtention d´un système de préférences généralisé spécial, appelé SPG +.
Le ministère français de l´Economie cherche déjà depuis plusieurs années à intéresser les milieux d´affaires à ce grand marché de 177 millions d´habitants, dont « environ 15 % composent déjà la classe moyenne », précise Francis Widmer, le chef de la Mission économique à Karachi. Depuis l´an dernier, L´Oréal, SDV, Gemalto et Orberthur Technologies se sont ajoutés à la trentaine d´entreprises françaises présentes sur place. Après Lahore en 2009, c´est à Karachi que l´enseigne Carrefour devrait être déclinée cette année.
La France lorgne sur le potentiel du Pakistan dans l´agroalimentaire. «Nestlé a développé sa plus grande usine de transformation de lait, d´une capacité de 2 millions de litres par jour, dans le Pendjab», souligne le chef des Services économiques au Pakistan, Dominique Simon, selon lequel «nos entreprises doivent pouvoir apporter leur savoir-faire de l´élevage à la chaîne du froid». Des partenariats, avec à la clé des transferts de technologie, devraient aussi être envisagés dans les fruits et légumes.
François Pargny