La Chambre de Commerce et d’Industrie France Suisse en rêvait depuis plusieurs années. Ce sera fait l’année prochaine : le 1er janvier 2016, elle ouvrira un bureau à Bâle. « C’est une ville transfrontalière dans une région dynamique. On a hésité un moment parce qu’on pensait que l’on pourrait travailler de Zurich, qui est seulement à une heure de train. Mais il était impossible à distance d’animer la communauté d’affaires française locale et donc de développer une activité de club. En outre, ce n’était pas totalement satisfaisant pour l’accompagnement des entreprises », délivre à la Lettre confidentielle Romain Duriez, directeur de CCI France Suisse (12 personnes), à Genève, qui dispose déjà de deux bureaux, l’un en Suisse à Zurich et l’autre en France à Lyon (dédié à l’accompagnement des entreprises suisses en France).
Il s’agira d’une structure légère : une à deux personnes opérant sur 25 à 30 mètres carrés. Ce n’est que dans un deuxième temps que la compagnie consulaire envisage de développer des services ajoutés, comme la domiciliation. C’est sur ce modèle que s’est développé le bureau de Zurich. C’est d’ailleurs la directrice de cette antenne, Valentine Achi, qui prendra les rênes de la nouvelle représentation à Bâle. Elle pourra s’appuyer sur la délégation de la Chambre déjà existante, mais sans bureau jusqu’à l’heure actuelle, présidée par Jean-Louis Pérée, dirigeant de Jet Aviation.
CCI France Suisse coopère depuis 2003
Parallèlement, Romain Duriez et son homologue de Business France Suisse, Fabrice Lelouvier, préparent un accord de partenariat pour se conformer à la convention cadre tripartite, signé au niveau national, le 11 mars, par Business France, CCI France et CCI France International. « En Suisse, les deux organismes sont déjà liés depuis 2003 par un accord de coordination », précise Romain Duriez. C’est ainsi que dès avril de chaque année, leurs équipes réfléchissent ensemble à la future programmation de l’année à venir et à la répartition des différentes actions. Autre exemple, s’agissant des Journées pays en France, comme les équipes de chacun sont réduites, CCI et Business France s’entendent pour participer en fonction des disponibilités de l’un et de l’autre.
Romain Duriez a fait partie du groupe de travail pour la rédaction de la convention cadre nationale. L’accord a suscité la grogne dans le réseau des Chambres de commerce et d’industrie françaises à l’international (CCIFI) (lire à cet égard ici dans la LC du 18 juin). Pour Romain Duriez, « il y a 112 CCIFI autonomes dans le monde et donc il est délicat d’obtenir à un moment T une vision commune et partagée de tous ».
Cependant, assure-t-il, « les différents organes, CCI et CCIFI, ont bien travaillé et le tournant est pris. Nous pourrons maintenant juger une fois que les déclinaisons sur le terrain vivront ». En Suisse, explique encore Romain Duriez, « nous allons formaliser ce qui existe déjà, sans opérer un découpage strict sur l’amont et l’aval ou les secteurs d’activités. La demande des entreprises pour ce marché est très importante et ni Business France ni CCI France Suisse ne peut prétendre à une exclusivité ».
François Pargny