Le Languedoc-Roussillon fait partie des Régions qui développent une politique autonome de soutien à l’export de ses producteurs régionaux et elle vient d’en fournir une nouvelle preuve. Sud de France développement, l’organisme régional chargé de l’accompagnement à l’international des entreprises, a ainsi dévoilé le 22 octobre, à l’occasion du Salon international de l’alimentation (Sial), sa nouvelle plateforme numérique baptisée « Sud de France Food Hub », sur le modèle de sa place de marché « Sud de France Wine Hub», destinée à promouvoir ses produits régionaux sur les marchés nationaux et étrangers.
Place de marché des vins réservée aux professionnels du secteur (producteurs, négociants, importateurs, distributeurs ou détaillants), le « Wine Hub », lancé en février 2014, a ainsi été dupliqué et transformé pour donner naissance à une place de marché virtuelle dédiée aux principales familles de produits agroalimentaires (hors fruits et légumes) représentatives de la Région. « Cette plateforme dématérialisée vise à inciter les acheteurs à faire du sourcing en bénéficiant d’un gain de temps considérable », a expliqué au Moci Chantal Passat, responsable filière agroalimentaire de Sud de France développement. « L’intérêt du développement numérique, c’est la réactivité », a-t-elle souligné.
Le « Food Hub » se veut donc un nouvel outil de mise en relation des acheteurs du monde entier et des producteurs du Languedoc-Roussillon. Il s’agit de « faire du BtoB qualifié », résume Chantal Passat. Concrètement, les entreprises régionales dotées d’un identifiant et d’un mot de passe publient sur cette plateforme des fiches synthétiques présentant leurs produits. L’acheteur, dont l’identité n’est pas révélée, peut, s’il est intéressé par l’offre, entrer en contact direct avec le producteur depuis la plateforme. Les acheteurs peuvent par ailleurs publier des appels d’offres auxquels peuvent répondre les fournisseurs. Les producteurs sont avertis par émail lorsqu’un appel d’offres intéressant leur filière est publié sur la plateforme.
Pour l’heure, environ 80 entreprises sont inscrites sur le Food Hub « l’objectif étant d’en avoir 300 sur 6 mois à 1 an », informe Chantal Passat qui rappelle le « vaste potentiel » de la Région en termes d’entreprises agroalimentaires. Un chiffre qu’elle juge donc « faisable ». En janvier, l’organisme régional participera, à Lyon, au Salon international de la restauration, l’hôtellerie et l’alimentation (Sirha) où il espère trouver de nouveaux fournisseurs. « On continue de développer notre plan de communication », signale ainsi la responsable filière.
Côté offre, le Food Hub recense 300 produits. « On va monter en puissance en termes d’offres », prévient Chantal Passat qui indique que si l’offre dans la charcuterie (saucisses et saucissons) est riche, dans le « sucré » (miels, confitures de fruits, confiserie…), l’offre est plus faible. L’organisme mise donc sur le Sirha pour trouver, dans un premier temps, d’autres producteurs. Puis, dans un deuxième temps, « on sera très offensif du côté des acheteurs ». Sud de France développement envisage, à terme, d’attirer 300 acheteurs sur sa plateforme, soit autant que de fournisseurs, de manière à présenter « une offre BtoB « un pour un » ».
De telles places de marché commencent à proliférer dans le monde. Aux États-Unis, par exemple, food-hub rassemble près de 6 000 professionnels dans l’ouest des États-Unis… Et un site portail dénommé National Good Food Network en recense quelque 302 sur tout le territoire.
Venice Affre