Le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et l’Agence française de développement (AFD) viennent de lancer l’appel à projets « Impact 2024 international ». Objectif : financer et accompagner des projets mettant le sport au service du développement durable en Afrique. Une initiative qui s’inscrit dans le contexte de la diplomatie économique du sport.
A quelques jours de l’ouverture des JO de Tokyo, l’esprit olympique se diffuse dans des projets moins spectaculaires, mais à plus long terme. Il ne s’agit rien de moins que de « façonner et coconstruire l’héritage international de Paris 2024 » selon Tony Estanguet, cité dans un communiqué commun.
Le comité d’organisation des prochains jeux Olympiques d’été, présidés par l’ancien champion de canoë, entend favoriser des projets sportifs à fort impact social en Afrique, dans la droite ligne des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’Agenda 2030 de l’ONU. Il s’agit de la deuxième initiative phare de ce type, après l’Incubateur dédié aux athlètes porteurs de projets entrepreneuriaux à impact social et environnemental.
Depuis novembre 2020 et le lancement de la plateforme Sport en commun lors du sommet Finance en commun, l’AFD et Paris 2024 disposent d’un outil permettant d’organiser le financement de projets qui renforcent le rôle du sport pour la santé, l’éducation, l’égalité, l’inclusion, la solidarité et l’environnement. Le digital, qui a explosé depuis le début de la crise sanitaire, doit donc permettre de faire se rencontrer bailleurs de fonds, fondations, fédérations et ligues afin de mobiliser des ressources.
Un dispositif de financement pouvant aller jusqu’à 40 000 euros
Toutes les associations, fondations, collectivités territoriales, entreprises, clubs sportifs, fédérations, coopératives, structures étatiques et structures publiques du continent sont appelées à déposer leur candidature avant le 1er septembre 2021 sur ce site. Les lauréats décrocheront un dispositif de financement allant jusqu’à 40 000 euros. En parallèle, ils pourront également bénéficier d’une aide à la structuration de 20 000 euros maximum, sous la forme d’un appel à manifestation d’intérêt qui sera en œuvre en 2022.
Cette initiative s’inscrit dans la diplomatie économique du sport menée par la France en Afrique depuis le discours de Ouagadougou d’Emmanuel Macron en 2017 sur ce « levier d’action pour la jeunesse et le développement économique et social en Afrique ». Pour ce faire, suite à la visite du président du Libéria George Weah en février 2018, l’AFD a développé une initiative pour mobiliser les acteurs du sport en faveur du développement durable.
En outre, le lancement de cet appel à projets intervient après une longue séquence de visites de membres du gouvernement français en Afrique (dont celle), avec comme point d’orgue, celle d’Emmanuel Macron en mai dernier au Rwanda. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Franck Riester de se rendre au Sénégal et en Côte d’Ivoire pour vanter de la coopération économique entre acteurs du secteur privé dans la transition verte, l’urbanisme, les nouvelles technologies, mais aussi le sport.
A cette occasion, le ministre avait assisté à la signature d’une convention entre le Comité national olympique sportif sénégalais (Cnoss) et la Société d’exploitation maintenance du TER de Dakar (Seter), filiale de la Sncf et de Keolis, qui recrutera 10 athlètes et les intégrera dans l’entreprise en vue des prochains Jeux olympiques de la jeunesse qui se tiendront à Dakar en 2026.
Urbanisme, nouvelles technologies, éducation, santé, mais aussi le sport de haut niveau, l’Afrique a décidemment le vent en poupe.
Sophie Creusillet