États-Unis, Canada, pays nordiques, Australie… Jean-Marc Vandenbulke, qui préside le fabricant de vérins et systèmes hydrauliques Douce Hydro, énumère avec gourmandise toutes ces conquêtes. L’export a contribué largement en 2012 à la croissance du chiffre d’affaires de la société (+ 66,36 %) et de son résultat net (+ 67,93 %). Et un quart des ventes sont réalisées en Amérique du Nord.
Du coup, aux États-Unis, la PME française s’est dotée d’une usine dans le Michigan en 1996. En 2011, elle a doublé la mise en Roumanie. « À 600 euros par mois l’ingénieur, on ne fait pas la fine bouche. Pour rester compétitif, il faut sortir des produits adaptés à la demande », explique sans complexe son président, qui rappelle qu’en France, il a injecté 15 millions d’euros dans son unité d’Albert (Somme) et racheté l’an dernier le fabricant de vérins à Paimpol Mac Hydraulic.
Dans deux ans, ce sera au tour du Brésil. Pour d’autres raisons. « Ce n’est pas un pays low cost. Il est une fois et demie plus cher, mais le business est là. Pour nous rapprocher de nos clients potentiels, de toute façon, nous n’avons pas vraiment le choix, puisque les autorités de ce pays exigent 65 à 70 % de fabrication locale », expose le patron français.
Pour réussir à l’export, la « vieille dame » n’a pas hésité à innover. « Mais Douce Hydro n’a pas seulement fait de la nouveauté, insiste Jean-Marc Vandenbulke. La fiabilité, la qualité, la durée de vie des produits ont été améliorées. Notre spécialité, c’est l’anticorrosion ». Le procédé de revêtement de tiges de vérin Keradouce, qui en est à sa troisième génération, est idéal pour des environnements sévères, de type brouillard salin.
En juillet 2008, la PME picarde a racheté la marque et les brevets Jarret Structures dans le domaine des amortisseurs parasismiques et du génie civil. « Une très belle acquisition », selon son président, car « en mixant les savoir-faire des bureaux d’étude, elle a pu créer des vérins hybrides et donc présenter à ses clients une offre qu’ils ne connaissaient pas ». Principale application : la construction de viaducs et de bâtiments neufs ou en rénovation. « Nous sommes Léonard de Vinci, plaisante Jean Marc Vandenbulke. Pas d’électronique, pas de robinet et pas de tuyau ! ».
En 2011, le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a pu assister à la levée à une hauteur de 6,50 mètres de la moitié d’un stade de football (soit 6 700 tonnes) à Lille pour le déploiement d’une salle de spectacle. Figurant ainsi dans le Top 5 mondial de sa spécialité, Douce Hydro livre les leaders technologiques et commerciaux dans tous les domaines, de l’industrie à l’armement, en passant par l’exploitation minière « Une palette qui nous sert bien à l’international. Quand on nous demande des références, on peut fournir », se réjouit le patron de la PME.
François Pargny
• Rang au classement : 697e
• CA 2012 : 46,45 millions d’euros
• CAI 2012 : 41,2 millions d’euros
• Variation du CAI 2012/2011 : + 97,39 %
• Part de l’international dans le CA : 88,69 %
Autres nominés pour ce trophée
Philippe Lassarat
Critères de sélection
Sociétés françaises indépendantes, affichant des taux de croissance de leur CAI supérieurs à 50 % en 2012 par rapport à 2011.