Pas moins de six ministres marocains, accompagnés d´une délégation de membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ont participé, le 23 mars à Paris, à une matinée de débats, organisée par le Medef, pour rassurer les investisseurs français sur la situation dans le pays et communiquer sur les réformes en cours. Le 9 mars en effet, quelque temps après les manifestations lors desquelles plusieurs dizaines de milliers de personnes ont réclamé plus de démocratie et moins de corruption, le roi avait annoncé une réforme constitutionnelle prévoyant, entre autres, la séparation des pouvoirs.
Lors d´une table ronde dans le cadre de cette matinée de débats qui s´est déroulée devant près de 300 représentants des entreprises françaises, Nizar Baraka, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et générales, a estimé que la réforme de l´Etat était un des facteurs essentiels à l´accélération de l´économie.
Plusieurs stratégies en cours ont été mises en avant par les différents ministres présents : Salaheddine Mezouar (Economie et finances), Amina Benkhadra (Energie, mines, eau et environnement), Aziz Akhannouch (Agriculture, pêche maritime), Ahmed Réda Chami (Industrie, commerce et nouvelles technologies) et Yassir Znagui (Tourisme). Ont été notamment évoqués la régionalisation, la réduction de la pression fiscale sur les très petites entreprises, la création de fonds d´investissement sectoriels, un projet de loi visant à réduire les délais de paiement, la poursuite du pacte pour l´émergence industrielle, un plan pour la formation ou encore l´ambition de devenir à l´horizon 2020 l’une des vingt premières destinations touristiques mondiales.
Concernant la corruption, un sujet évoqué par plusieurs intervenants, le ministre de l´Industrie et du Commerce, Réda Chami, a annoncé la possibilité de dénoncer, via un site web baptisé « stopcorruption », des tentatives de corruption au sein des PME. A l´issue de cette matinée de débats, les ministres devaient être reçus à Bercy pour une rencontre bilatérale.
Natasa Laporte