Le secrétaire d’Etat
chargé du Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a réuni le 5 mai les sociétés
membres de Pacte PME, de Pacte PME international, des groupes du CAC 40 non
encore adhérents et des PME exportatrices, pour signer une charte du portage à
l’international et lancer les nouvelles orientations d’un pacte fusionnant
Pacte PME et Pacte PME international.
Pierre Lellouche a demandé aux grands groupes signataires de cette charte du portage à l’international d’aller plus loin dans leur politique de partenariat
à l’international avec leur tissu de sous-traitants français. Il s’agit concrètement pour les grands groupes de consulter systématiquement leurs sous-traitants français pour leurs ventes à l’export. « Pourquoi choisir un cotraitant à l’autre
bout du monde alors qu’on pourrait le prendre en France, à qualité et prix
comparables ? » insiste Pierre Lellouche. « Il faut avoir le réflexe de faire travailler
les PME françaises, qui sont notre force de frappe à l’international ».
Autre engagement des entreprises signataires de cette charte du portage à l’international : une meilleure coordination entre le directeur des achats et le directeur international pour intégrer les PME françaises dans leur stratégie de développement à l’international. D’où l’idée de fusionner Pacte PME (visant à resserrer les liens en France entre grands groupes et PME) et Pacte PME International (visant à développer le portage à l’international de PME par des grands groupes).
Pour Henri Lachmann,
président du Pacte PME international, « il y a un grand mur entre les grandes et petites entreprises. (…) Il
faut créer des ponts, (…) et éradiquer le mot de sous-traitant. De plus, ajoute t-il, « on ne sait pas jouer collectif entre régions, de Paris, à Marseille en passant par Lille ». En
2010, Pacte PME international a accompagné plus de 150 entreprises. Pour 2011,
l’objectif est fixé à plus de 200.
Etienne Bernard du Medef,
président du Comité TPE/PME/ETI, a assuré pour sa part que les grands groupes ont dans leur
intérêt de porter des PME. « Nous
avons des grands groupes mais pas assez d’ETI, contrairement à l’Allemagne qui
elle joue collectif.» C’est pourquoi Fabrice Brégier, président du
Pacte PME, veut faire adhérer à l’association de plus en plus de groupes, « une centaine d’ici 2012 »,
contre 28 aujourd’hui. « Il faut
informer les fournisseurs français de nos besoins à l’export, mutualiser nos
besoins et consolider les PME, qui nous apportent leur innovation. »
Alix Cauchoix
Deux exemples de portage réussis
A l’occasion de la signature de cette charte, deux PME ont témoigné de leur expérience réussie en matière de portage.
– GMT, entreprise
basée à Avignon, spécialisée dans la protection de transformateurs électriques,
comptait cinq employés en 2007. Son activité à l’export était « proche de zéro ». L’idée de
prospecter le marché espagnol l’a incitée à se rapprocher de Schneider
Electric, qui l’aide à réaliser son projet. Serge Henry, directeur général de
GMT, explique : « En quelques
années, nous avons créé une entité dédiée à l’international, Akhelec. Après
avoir conquis l’Espagne, nous sommes partis en Italie. Nos produits ont intégré
le catalogue de Schneider Electric, et nous avons déposé huit brevets. Aujourd’hui,
nous comptons 23 employés, dont la moitié s’occupe de l’international. ». Et
d’ici 2013, la PME
souhaite se développer sur les quatre continents, au Brésil, en Inde et au
Maghreb. « Nous avons aussi attiré
l’attention de deux sociétés américaines pour qui nous distribuons en Europe et
en Afrique du Nord », ajoute le directeur de GMT.
– Atermes, PME de câblage,
a été portée par Thalès à partir de 2007 et a pris part à un partenariat signé
avec la Chine
pour un transfert de technologie. Pour Lionel Thomas, directeur commercial
d’Atermes, « le gain est multiple,
avec la production chinoise on améliore notre présence et notre compétitivité
internationales. Le positionnement à l’export est vital pour notre entreprise,
cela nous a appris à mettre en œuvre une stratégie produit déterministe. »
Et le partenariat continue : Thalès a demandé à Atermes d’assurer une
mission commerciale en Afrique et au Moyen-Orient.
A.C