Avant de s’attaquer – 13 heures durant – au mandat de la
Commission dans le cadre des futures négociations de libre-échange UE/Etats-Unis, les
ministres européens ont entamé leur session, vendredi 14 juin au Luxembourg,
par un tour de table sur le dossier des panneaux solaires chinois. « L’objectif
n’était pas d’aboutir à un quelconque résultat », précise un diplomate
français ajoutant : « nous avons jusqu’à décembre pour tenter de
rapprocher les points de vue ».
Six mois durant lesquels la Commission
européenne peut, contre l’avis d’une majorité d’Etats membres, décider, seule,
d’imposer des mesures anti-dumping. Mais les choses s’avèrent compliquées pour
l’exécutif européen contraint de composer entre une poignée de pays favorables
à des sanctions douanières et une coalition très large, conduite par
l’Allemagne – premier exportateur européen en Chine –, et les nations du nord
traditionnellement libre-échangistes, craignant des représailles commerciales
de la part de Pékin.
Les ministres des pays scandinaves ont tour à tour exprimé
leur désapprobation quant à la méthode. « Nous avons une spirale négative
qui ne stimule pas le commerce », a estimé la suédoise Ewa Björling.
« Nous sommes tout à fait contre l’utilisation de mécanismes de défense
commerciale à moins que nous puissions vraiment montrer qu’il existe des
preuves qu’ils utilisent les subventions, et ce n’est pas le cas », a
surenchéri la Danoise, Pia Olsen Dyhr. « Cela ne concerne que 1% de nos
échanges avec la Chine », ont tempéré les Français.
Inflexible, le
commissaire au Commerce, Karel De Gucht, a réitéré sa volonté de recourir,
autant que nécessaire, aux mécanismes de défense commerciale de l’UE ou à
l’arbitrage de l’OMC face à une Chine qui « subventionne presque tout ».
K. L., à Bruxelles