Après le rachat de Vinisud (Salon des vins méditerranéens) par Comexposium et l’annonce par l’organisateur français de son rapprochement avec VinoVision (Salon des vins septentrionaux) qu’il a lancé cette année à Paris, on s’attend à de nouvelles annonces lors de la prochaine conférence de presse du Salon des vins méditerranéens, le 24 novembre.
D’après nos informations, un responsable de l’Interprofession des vins de Loire (Interloire) y serait invité à s’exprimer, représentant pour l’occasion l’Association des vins septentrionaux (ASV), qui regroupe l’ensemble des interprofessions parties prenantes à VinoVision.
Créer un salon à Paris tout en gardant un ancrage régional
Sur le message qui sera délivré, le secret est bien gardé. Mais il est certain que le fait que Vinexpo veuille également, comme Comexposium avec le couple Vinisud-VinoVision, organiser un grand salon international à Paris crée dans la capitale une concurrence qui n’était pas prévue. Sans compter que, comme nous le confiait les patrons exécutifs de Vinisud et Vinexpo dans la Lettre confidentielle du 9 novembre (n°259)*, les deux évènements doivent conserver leur ancrage régional, Montpellier pour l’un, Bordeaux pour l’autre.
Pour Vinisud, l’intention est de se tenir une fois sur deux à Montpellier, donc d’assurer une alternance avec Paris, alors que VinoVision se déroulera toujours dans la capitale où il est né, et, pour Vinexpo, de créer un salon européen dans la capitale en alternance avec Bordeaux Vinexpo, qui doit demeurer un grand salon international, à l’image de ProWein à Düsseldorf.
Devant cette débauche d’initiatives, on peut se demander si le professionnel voudra – plus pour des raisons de temps que de coût – se déplacer à Montpellier. A Bordeaux, Vinexpo ne parvient déjà pas à attirer tous les professionnels européens qui lui préfèrent ProWein, monté par des professionnels des salons dans une région « neutre », ce qui n’est pas le cas du bordelais.
Les atouts de Paris et « le temps court de l’acheteur »
« Bordeaux, Montpellier ? Le professionnel veut pouvoir changer [sous-entendu pour Paris, NDLR] », répond prudemment au Moci Chantal Lamotte, directrice de Comexposium, tout en plaidant pour VinoVision qui, salon parisien, est proposé « en région neutre ». Après une première édition « satisfaisante » (80 exposants et 3 300 visiteurs, dont 17 % d’internationaux : Américains, Anglais, Allemands, Japonais), VinoVision innovera avec deux parties distinctes, l’une réservée aux vins tranquilles, l’autre aux effervescents.
Selon la directrice de Comexposium, « Paris est un atout pour un salon. Outre son rayonnement international, la capitale est un carrefour et un lieu incomparable pour tester la consommation à domicile et hors domicile ». Or, ne cesse de répéter Chantal Lamotte, « le temps de l’acheteur est de plus en plus court ».
La dirigeante a une autre certitude : « à l’aube de 2018, on est au tournant d’une grande histoire ». Et de cette grande histoire, « les grands acteurs sont les interprofessions ». Dans ce contexte, l’intervention du représentant de l’ASV le 24 novembre aura donc toute son importance.
François Pargny
*Vin / International : Paris pourrait devenir une plateforme mondiale des salons
Pour prolonger :
–UE-Canada / Agroalimentaire : les fromages et vins, grands vainqueurs du CETA
–Vin / Contrefaçon : le CIVB et la Douane vont créer un “sceau de garantie” pour les bouteilles
–Vin / E-commerce : les sites américain et chinois sur le podium 2017 du classement Kedge
–Vin / Export : opération test pour Business France au salon ProWein
–Vins et spiritueux / Export : un nouveau record, grâce au cognac et aux États-Unis