Après avoir réintégré l’Union africaine (UA) et déposé une demande d’adhésion à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), le Maroc vient de faire une nouvelle démonstration de son grand intérêt pour le sud du continent, en annonçant sa participation au 1er Poultry Africa, à Kigali (Rwanda), les 4 et 5 octobre, et au 2e Viv Middle East and Africa (MEA), du 5 au 7 février 2018 à Abu Dhabi.
S’agissant du Viv MEA, déclinaison du salon international de l’élevage intensif du groupe VNU, l’organisateur néerlandais a même proposé au Royaume chérifien d’être son tout premier invité d’honneur. « Le Maroc a un rôle à tenir dans la triangulation États-Unis-Europe-Moyen-Orient et c’est déjà un trait d’union entre la Méditerranée et l’Europe et entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne », explique ainsi au Moci Didier Nech, directeur associé de Bureau des opérations internationales (BOI). Selon le dirigeant de BOI, représentant de VNU en France pour la marque Viv, « le Maroc est déjà très intégré dans l’aviculture en Mauritanie, au Mali ou au Sénégal, avec des entreprises qui y ont créé des filiales ou noué des partenariats locaux ».
Cap sur l’Afrique orientale
Pour sa première édition en février 2016, Viv MEA avait accueilli 215 exposants et 3 980 visiteurs d’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis, mais aussi du Maroc, du Nigeria, d’Égypte, d’Algérie, du Soudan, d’Inde ou d’Afghanistan. L’objectif l’an prochain est d’attirer 5 000 visiteurs et 300 exposants. VNU a noué un partenariat avec la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa) au Maroc, une organisation intégrée et jugée représentative par le gouvernement, qui gère notamment un centre international de formation. La Fisa devrait accompagner une délégation d’entreprises et d’institutions du pays.
Parallèlement, les sociétés néerlandaises du secteur veulent se renforcer en Afrique, ce qui a donné à VNU l’idée de créer une manifestation régionale, Poultry Africa, qui devrait compter notamment des exposants marocains et sénégalais. Très investi en Afrique de l’Ouest et du centre, le Royaume chérifien incite aujourd’hui ses entreprises à se tourner vers les côtes orientales.
Les Français aussi présents
A Poultry Africa, un millier de visiteurs est attendu, essentiellement d’Afrique de l’Est, mais aussi du centre et de la côte Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria, Ghana, Cameroun). La formule comprend une exposition légère, un cycle de conférences techniques d’une demi-heure chacune avec des présentations d’entreprises dans la santé et l’alimentation animales et un cycle de rendez-vous d’affaires avec des conférences sur la distribution ou les besoins des consommateurs.
« Compte tenu de leur connaissance du continent et de leur réputation, les Français ont tout intérêt à être offensifs dans ce type d’évènements », souligne Didier Nech, qui table sur une dizaine de participants de l’Hexagone à Poultry Africa et une bonne trentaine à Viv MEA dans la génétique, la santé animale, l’abattage, la transformation. Au 20 juillet, précise le dirigeant de BOI, « 35 sont pré-inscrites à Viv MEA, dont 22 sur le pavillon France que renouvelle cette année Business France ». Ces deux manifestations sont autant d’occasions pour les Français de ne pas se laisser distancer dans une zone qu’ils connaissent moins que le reste du continent.
François Pargny
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