Dans un communiqué publié le 11 avril, le groupe bancaire français annonce cesser ses activités de banque et d’assurance en Russie et « la signature d’un accord en vue de céder la totalité de sa participation dans Rosbank ainsi que ses filiales d’assurance en Russie à Interros Capital, le précédent actionnaire de Rosbank ».
Cet accord est le résultat de plusieurs semaines de travail pour un retrait ordonné « assurant une continuité pour ses collaborateurs et ses clients », indique la banque dans un communiqué. Société Générale, qui doit encore obtenir l’approbation des autorités règlementaires et en charge de la concurrence, espère finaliser la transaction dans les prochaines semaines.
D’après certaines informations de la presse économique et financière, Interros Capital est une société russe liée à l’oligarque Vladimir Potanin, connu notamment pour diriger Norilsk Nickel.
Selon la Société Générale, dont les activités en Russie pesaient 18,6 milliards d’euros, dont 15,4 Md pour sa seule filiale Rosbank, l’impact négatif sur ses comptes devrait être de l’ordre de 3,1 milliards d’euros. La Russie représentait jusqu’à présent 2,8 % du produit net bancaire total du groupe et 2,7 % de son résultat net.
C’est une page qui se tourne pour le groupe Société Générale, avec la fin de ce pari Russe, commencé au milieu des années 2000 avec la prise de contrôle de Rosbank en 2006. Dans la banque de détail, Rosbank est un poids-lourd employant 12 000 salariés, considéré comme un établissement systémique par la Banque centrale russe. Elle revendique 5 millions de clients particuliers, 78 000 clients dans les très petites entreprises (TPE) et les PME et 9 000 clients dans les grandes entreprises.
Alors que 45 jours après le début de la guerre en Ukraine, de nombreuses entreprises occidentales, notamment françaises, ont décidé de suspendre leur activité, voire de quitter le pays, la position de la banque française, qui mettait en avant son souci de protéger ses salariés et ses actifs locaux, devenait compliquée à tenir, notamment pour son image. Son action a d’ailleurs bondi de près de 6 % à la bourse de Paris dans les heures qui ont suivi cette annonce.