La Russie a officiellement intégré aujourd’hui l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dont elle devient le 156ème membre. Conséquences de cette intégration pour les entreprises étrangères installées dans ce pays: elles devraient bénéficier de la baisse des taxes à l’importation et de l’amélioration de la législation sur les investissements.
L’adoption par la Russie des règles de l’OMC se sera faite dans la douleur. Il aura en effet fallu 18 ans de négociations houleuses, du fait, entre autres, de l’opposition du lobby agricole, pour parvenir à un consensus. L’accord, entré en vigueur le 22 août, prévoit un abaissement des droits de douanes de 10 % à 7,8% en moyenne. Pour les produits agricoles, les droits de douane vont passer de 13,2 % à 10,8 %, pour les produits industriels de 9,5 % à 7,3%. Ils vont passer pour les produits laitiers de 19,8 % à 14,9%, pour les produits chimiques de 6,5 % à 5,2 %, pour les véhicules de 15,5 % à 12 %, pour les machines électriques de 8,4 à 6,2% et pour le bois et papier de 13,4 % à 8 %, a précisé l’OMC.
Si ces dispositions réjouissent les exportateurs, elles devraient en revanche priver les caisses gouvernementales de 5 milliards d’euros cette année. Mais l’Etat russe mise sur le long terme: la concurrence accrue des produits étrangers devrait, selon le discours officiel, permettre d’apporter un peu de compétitivité dans certains secteurs. Selon la Banque mondiale, les gains de productivité pourraient représenter jusqu’à 160 milliards d’euros, soit 11 % du PIB national.
Mais si l’adhésion de la Russie à l’OMC est saluée par le monde des affaires c’est, certes, grâce à l’assouplissement des tarifs douaniers, mais aussi à l’amélioration de l’environnement des investissements. Dans le secteur automobile par exemple, le fameux « contenu local » qui prévoit le pourcentage de pièces produites en Russie pour chaque véhicule, est maintenant clairement défini et les investisseurs ne seront plus soumis aux soubresauts réglementaires des autorités russes. Car l’entrée de la Russie dans l’OMC garantit enfin aux exportateurs et aux investisseurs un cadre stable, dont est si souvent dépourvu l’environnement des affaires russes.
Sophie Creusillet
Pour en savoir plus:
Lire le texte de l’accord:
http://www.wto.org/french/news_f/news11_f/acc_rus_10nov11_f.htm
Lire les articles:
Russie : l’adhésion à l’OMC va intensifier les échanges avec la France
Russie-OMC : les règles ne s’appliqueront pas avec les Etats-Unis
A lire un dossier sur ce sujet à paraître dans notre prochain magazine le 6 septembre